28 décembre 2016

Aux crayons, Frédéric Médrano



Le dessinateur-illustrateur-auteur de bandes dessinées Frédéric Médrano a suivi toute la semaine de l’édition 2016 de Souillac en Jazz, crayon et carnets à la main. Intégré dès les premiers jours à l’équipe de bénévoles, il a partagé les réunions et les repas. Il a assisté à tous les concerts, à la randonnée, aux animations de rues. Il a arpenté Souillac, guidé par la musique et par son plaisir de dessiner. Il a restitué son travail dans un ouvrage édité par l’Association pour le festival de jazz Sim Copans de Souillac : Souillac en Jazz. Carnet 2016. Y apparaissent les silhouettes des musiciens Shabaka Hutchins, Dave Douglas, Omar Sosa, Jacques Schwarz-Bart, ainsi que toutes les formations qui ont joué pendant toute la semaine dans les différents à Souillac et dans les villages. Les illustrations sont accompagnées du récit du quotidien d’un spectateur bien particulier, avec les anecdotes glanées « de l’intérieur ». Une belle façon de découvrir ou de retrouver les airs et les ambiances de cette semaine de juillet.
Marie-Françoise


19 décembre 2016

Je me souviens de Georgette



Georgette Delpech – mais à Souillac, on dit Georgette comme on dit Miles ! - est partie rejoindre les Calvel, Copans, Bailles, Stephant, Dubois, Pivaudran un samedi de décembre. Aux dernières nouvelles, ils seraient au Paradise Jazz Festival … à Chypre !
Georgette était bénévole au festival, elle tenait à tenir la caisse les soirs de concert, une caisse claire même à 89 ans quand elle passa les baguettes.(cf photo)
Elle transmettait aux générations futures l’Histoire de la ville, de ses hommes célèbres – il faudra l’ajouter à la liste - elle était la voix de Souillac, depuis celle du bureau de poste une nuit de juin 44 réveillée à 1h moins le quart du matin par la division Das Reich afin d’appeler le Maire, à celle du guide du patrimoine souillagais – elle mérite d’entrer au patrimoine immatériel de Souillac – en passant par la mémoire de la ville et ses Amis du Vieux Souillac dont elle a entretenu la jeunesse.
Georges Pérec se souvenait des émissions de Sim Copans,
-          Je me souviens de la promenade nocturne le mercredi 20 juillet 2005 pour le 30e festival, où Georgette nous amena à la découverte de la ville ancienne avec le Bernic jazz band,
-           Je me souviens de la balade nocturne accompagnée du Mystère des éléphants le samedi 18 juillet 2015 pour le 40e festival où elle nous fit découvrir l’amiral Verninac et son buste. Un buste pour Georgette, comme Louis Vicat, non, mais une salle de Souillac, une place, une rue afin que Souillac ne perde pas la mémoire.
-            Je me souviens de la balade avec le Room Bazar, un soir de juillet 2016, elle n’était pas avec nous mais avait contribué à la rédaction de l’histoire des vielles portes et des familles du centre-bourg.
A Souillac en jazz, nous nous souviendrons de Georgette
Robert Peyrillou, président de Souillac en jazz et l’ensemble des bénévoles.


12 décembre 2016

Un concert pas ordinaire

Music’Halle, jeudi 8 décembre 2016, un concert pas comme les autres.
Quelques semaines auparavant, une discussion avec deux musiciens du groupe Alfie Ryner, le saxophoniste Paco Serrano et le tromboniste Guillaume Pique, avait mis en lumière les particularités de Rhizomes, création musicale en milieu pénitentiaire. Avant le concert, en pleine période de répétition. Ils avaient expliqué qu'ils s’étaient engagés tous les deux dans le projet, décidés à animer un atelier avec des détenus du Centre de Détention de Muret.
En trois mois de deux heures de travail hebdomadaire avec une quinzaine de détenus, il s’était passé beaucoup de choses, autour de la musique bien sûr. Les deux musiciens professionnels étaient arrivés avec un projet préconçu, essentiellement pour travailler en musique électronique. Les détenus volontaires pour prendre part à l’atelier, eux, avaient envie de jouer de la musique et surtout leur musique, celle qu’ils avaient déjà pratiquée, celle de leurs racines, qu’ils viennent de Tahiti, des Antilles ou de métropole. D’ailleurs dans l’idée qui avait prévalu à cette activité, il ne s’agissait pas d’enseigner de la musique mais de préparer une création musicale commune. Qu’ils nous ont présentée, finalisant ainsi le projet.
Beaucoup d’instruments occupaient la scène en demi-cercle : des guitares, une basse, des ukulélés, des percussions (djembés, congas et autres), une batterie, des ordinateurs et autres objets de musiques électroniques, un saxophone et un trombone. Une attente forte, aussi bien du public que de tous les musiciens, était prégnante, avec des incertitudes et la perception d’enjeux inhabituels. Le public savait qui ils étaient et ils savaient que le public savait. Questions de regards. Et d’affronter les regards ?
Le concert a commencé par un rap, écrit par le chanteur, qui prit place à la batterie par la suite, assurant une cohésion rythmique sans faille. Plusieurs textes chantés ou lus, en créoles et en français, ont créé une énorme émotion à l’écoute de ces personnes qui avaient la force de dire leur réalité. Les deux « animateurs » avaient trouvé une place, leur place, sur le côté, aux manettes de l’électronique et aux embouchures de leurs instruments. Le répertoire ? Il était très agréable d’écouter les musiques tahitiennes -essentiellement à partir des ukulélés et du djembé- et antillaises soutenues par des chants qui semblaient porter des histoires et des vies. On ressentait un relâchement, quelque chose de simple et de naturel : chanter, jouer et partager des airs connus. Le saxophone et le trombone ont pris des chorus au sein des mélodies, avec plaisir. Sourires. Bien sûr, les compétences musicales étaient très hétérogènes, les cultures musicales également. Mais dans cette diversité s’est noué un flux sonore composite, solide et fragile à la fois, sensible.
Quelle expérience, pour nous les spectateurs !
Les rhizomes courent sous la terre et de là naissent et s’épanouissent les cultures. Ce nom, choisi pour ce groupe éphémère, a tenu ses promesses dans un concert qui s’inscrit dans les événements rares.
Marie-Françoise

Les Productions du Vendredi développent depuis 2011 un volet d’action culturelle s’adressant à différents publics, dont les publics en difficulté. Rhizomes s’est construit en partenariat avec la Centre de Détention de Muret, avec le soutien de la DRAC Midi-Pyrénées et de la DISP (Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires) de Toulouse ainsi que du SPIP (Service pénitentiaire d’insertion et de probation) dans le cadre du programme Culture-Justice.