25 octobre 2015

La Vallée de la Dordogne au soleil du Brésil les 6 et 7 novembre

Souillac en jazz et Ecaussystème à Gignac, se sont associés avec le Théâtre de l'Usine de Saint-Céré pour proposer une programmation hors saison pilotée par 
la scène conventionnée de l'Usine.

 Affiche : Ronald Curchod (illustration) & Infini, Sandrine Nugue / CNAP (typographie)

6 concerts de jazz entre novembre et avril de Gignac à Saint Céré en passant par Gramat et Souillac.

Vendredi 6 novembre à la salle des fêtes de Gignac à 20h30 
Samedi 7 à la salle de l'horloge de Gramat à 20h30
nos 3 festivals accueillerons le Didier Labbé quartet pour un écho à Hermeto Pascoal. Il s'agit, pour les 25 ans de la Compagnie Messieurs Mesdames dont fait partie le quartet, d'une nouvelle création dont la première aura lieu à Gignac.

Photo : Lia Pradal 

Ce projet est un retour aux sources, à la source infinie de la musique brésilienne. En effet, suite aux deux séjours de Didier Labbé auprès d’Hermeto Pascoal à Rio en 1992 et à leur travail partagé à cette occasion, Didier Labbé a pu inviter le maître brésilien à venir en France.
C’est ainsi qu’en 1993, la Compagnie Messieurs Mesdames (formation de 12 musiciens) avait monté un programme entièrement écrit par Hermeto Pascoal.

Le programme avait été joué dans le cadre de Jazz sur son 31 et Perpignan jazz.
Hermeto Pascoal  est certainement le plus grand des musiciens et compositeurs brésiliens. Il s’agira ici d’écrire pour le quartet un écho à sa musique. Nous interprèterons bien sûr quelques unes de ses œuvres mais nous privilégierons nos propres compositions.

Dans cette création, nous répondrons à la musique d’Hermeto Pascoal en exprimant toute la générosité, la folie et l’innovation qui le caractérisent.


La carrière d’Hermeto débute vraiment en 1964. Il commence à être connu internationalement après que Miles Davis l’ait invité en 1970 à participer à l’album enregistré en studio Live-Evil, dans lequel il joue plusieurs de ses propres compositions. Miles Davis a alors dit qu’Hermeto Pascoal était « le plus impressionnant musicien du monde. » À partir de la fin des années 1970, il s’est essentiellement
produit avec ses propres groupes, jouant dans nombre de lieux prestigieux.

réservations : 05 65 38 28 08 - www.theatredelusine-saintcere.com 

Le 11 décembre à Saint-Céré rendez-vous avec Pulcinella, le 5 février China Moses / André Manoukian à Saint-Céré et Didier Labbé quartet Echo à Abdullah Ibrahim le 8 avril à Souillac et le 9 à Saint-Céré ... on en reparlera !

20 octobre 2015

Arrêt sur swing à Limoges



Infatigable animateur du Hot Club de Limoges et de Swing FM, Jean-Marie Masse vient de nous quitter à 94 ans. Il était né avec le premier enregistrement de Fletcher Henderson, mais aussi de James P. Johnson. Je l’avais revu il y a cinq ans afin qu’il parle du jazz, de la radio à une étudiante américaine venue travailler sur le Fonds Sim Copans à Souillac.
Je lui dois énormément, il a animé mes soirées de lycéen à Limoges dès les années 60 où j’écoutais ses émissions sur Radio Limoges. J’ai vu à Limoges mes tous premiers concerts de jazz : Milt Buckner / Jo Jones le 5 mars 1973, Earl Hines, Benny Carter, « Wild » Bill Davis, Eddie « Lockjaw » Davis, Harry « Sweets » Edison, Jay McShann, Lionel Hampton, Sammy Price, Arnett Cobb, Bill Doggett, Panama Francis, Bill Coleman, Rose Murphy, Illinois Jacquet, Buck Clayton mais aussi Buddy Guy et Junior Wells. Je me souviens avoir dîné après concert avec Illinois Jacquet, c’était le 12 mai 1987.
Dans « Jazz à Souillac », livre paru en 1995, je le citai dès la septième ligne « …j’attendais 68 pour qu’un 33 tours noir comme Louis Armstrong et qu’une émission de radio swing comme Jean-Marie Masse me révolutionnent. »
En 2008, je le citai pour mes remerciements dans « Histoires d’éloges ».
Bien sûr, nous n’étions pas sur la même ligne du jazz, lui sur celle de Panassié, moi sur celle de Delaunay et autres. Mais avec Sim Copans au début des années 80, Jean-Marie Masse m’a forgé …
En 2010, je lui consacrai un article sur ce même blog suite à notre visite chez lui à Limoges – photo.

« Mercredi 15 décembre nous avions rendez-vous avec Jean-Marie Masse, le président fondateur du Hot-Club de Limoges. C’est surtout l’homme de radio de l’après-guerre qui intéressait Céleste Day Moore, jeune étudiante américaine, actuellement à Souillac pour travailler sur le fonds Sim Copans, lui aussi homme de radio.
Après avoir fait 78 tours dans une pièce et 33 dans une autre – ces milliers de disques donnent le tournis sans parler des CD - Jean-Marie a su séduire en ce jour céleste, notre jeune amie venue du berceau du blues Chicago. Il nous montre le tissu qui recouvrait la plaque de rue Buck Clayton, inaugurée en 2008 en se félicitant que Limoges soit la ville de France la plus reconnaissante aux musiciens de jazz (rue Louis Armstrong, rue Bill Coleman), ville aussi qui, sans discontinuer, diffuse le jazz en radio et en concerts depuis 63 ans. Puis au cours de la discussion, c’est l’affiche du premier concert du Hot-Club le 15 janvier 1948 avec Rex Stewart ou la publication de Jacques Canérot et Alain Carbuccia membres éminents du HCF et amis de Limoges. Bien sûr il est question de Radio Limoges et de ses débuts à la radio en 1947, du jazz pendant la guerre, des concerts du Jean-Marie Masse batteur de jazz qui a accompagné bon nombre de jazzmen américains jusqu’à la fin des années 60, de Gabriel Garvanoff, un de ses pianistes, de Swing FM qu’il a créé il y a quelques années et qui émet 24h sur 24. Céleste l’interroge sur sa venue au jazz, il évoque l’importance pour lui de Roger Blanc qui déjà en 38 diffusait du jazz à la radio sur Limoges – c’était mon tour dans les années 60 en écoutant les émissions de Jean-Marie. On parle aussi de son regret que le cinéma américain (sa deuxième passion) ne se soit pas intéressé aux musiciens de jazz. Un des animateurs du Hot-Club de Limoges, Claude-Alain Christophe, s’y intéresse puisqu’ils viennent tous les deux de corriger les épreuves d’un livre à sortir sur l’histoire du jazz à Limoges dont Jean-Marie est toujours l’homme-orchestre. Trois hommes du jazz ont compté dans son trajet : Hugues Panassié, Stanley Dance, spécialiste d’Ellington venu à Limoges en 64 – pourquoi l’ai-je loupé ? - et Johnny Simmen - que j’ai eu aussi la chance de rencontrer - mais ce qui l’étonne le plus aujourd’hui c’est la curiosité des jeunes filles pour le jazz qui lui font swinguer la barbe blanche bientôt nonagénaire. Céleste avoue être arrivée au jazz par Sidney Bechet, étonnant à son âge !
On resterait des heures sur ces sièges où se sont assis les plus grands jazzmen que Jean-Marie accueillait chez lui : Lionel Hampton, Buck Clayton, Bill Coleman,… Céleste promet de revenir avant de rejoindre les Etats-Unis.
Robert Peyrillou

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