28 mai 2014

Elle a tout d'une grande !

A Pierre Saunière

Samedi 24 mai, nous étions à Cornac, point d’éléphants ! mais un petit village magnifiquement entretenu, restauré … nous sommes au cœur des vignobles des coteaux de Glanes. Une autre culture, celle des arts plastiques, y prospère mais il n’y a plus de cabaret contrairement à la fin du XIXe siècle ! Troisième concert de « Le Jazz dans la vallée » avec Carole Petit, le rythme dans les doigts, le rythme dans la voix et le Amad quartet.
Plus jazz que les rendez-vous de Gramat et Alvignac, nous avons voyagé de Nina Simone avec I love you Porgy en duo piano, voix (photo) à Sarah Vaughan et Wave qui colle ce soir à la tenue marine de la chanteuse qui aurait séduit Arnaud Montebourg ! Le moment fort du concert fut l’interprétation inoubliable de Strange fruit de Billie Holiday, thème dénonçant les lynchages du Ku Klux Klan qui propulsèrent Lady Day au rang d’artiste en 1939. La voix de Carole Petit a la même fragilité que celle de la grande Billie. Freddy Blondeau le contrebassiste leader non moins mélodiste avait invité un second guitariste, Freddy Ricci pour quelques battles de guitares avec Marc Perez. Les deux hommes se connaissent bien (écouter « Parfois » leur CD en duo) et ont rythmé le concert de rendez-vous manouches avec Swing gitan et Swing 42 de Django Reinhardt. Un Benny Golson, un Thelonious Monk : In walked Bud que l’on retrouvera avec Francesco Bearzatti le 24 juillet prochain, ont mis en évidence également les instrumentistes dont le batteur Jean Louis Carricondo dont une œuvre peinte décorait le fond de scène, après les Humair, Renaudin, voilà un batteur aux pinceaux ou un peintre aux baguettes ! Et puis Carole interpréta un accro du jazz … dans le ravin : Serge Gainsbourg avec La javanaise et Le claqueur de doigts en trio avec basse et batterie mais aussi Les feuilles mortes chantées aussi par l’homme à tête de chou juste avant le rappel Tenderly popularisé par la divine Sarah Vaughan mais entendu aussi chez Chet Baker ou Ella Fitzgerald.
Carole Petit, en cette veille d’élection européenne, a apporté sa voix aux jazz(s) et nul doute qu’à partir d’aujourd’hui elle comptera dans le cercle fermé des dames qui « pique » notre musique, une vraie singularité, une vraie personnalité comme Jeanne Added pour n’en citer qu’une, que nous avions fait découvrir à Souillac en jazz.
Robert Peyrillou
Prochain rendez-vous le vendredi 13 juin au parc des cèdres à Payrac avec Jane Parris et Ad Hoc.

18 mai 2014

Samedi 16 mai, deuxième soirée des Voix du jazz dans la vallée



Il fait beau, nous sommes en terrasse, les discussions vont bon train de la source de Miers, nous sommes à Alvignac les eaux, au  Casino dans la grande tradition des villes d’eau. Mais il faut y aller !
Le public est là, certaines personnes étaient à Gramat, le premier concert de la 4e édition de Le Jazz dans la Vallée. Peut-être seront-elles à Cornac samedi 24 puis à Payrac le 13 juin ? Nous avons ajouté des chaises sous les lumières tamisées de Georges. Les spectateurs sont plus nombreux qu’à Gramat.
La musique du trio JazzPot’ ou de Karima et Olivier Bréchenade et leur compagnon de route Anthony Breyer aux percussions va du folk à la pop, des musiques du monde au jazz. C’est toujours un plaisir d’écouter la voix claire de Karima, sa présence en scène, son humour. Des standards aux compositions musicales personnelles d’Olivier à la guitare, le public apprécie.
Le principe du Projet culturel de territoire est d’apporter aux populations rurales parfois éloignées des spectacles de musique vivante, les musiques développées par les acteurs culturels du Pays. Ce soir-là, ce jazz mâtiné de nombreuses influences a parfaitement rempli ce rôle de vulgarisation tant nécessaire.
Le vice-président en charge de la culture du Syndicat Mixte du Pays de la Vallée de la Dordogne, président de la Communauté de communes du Pays de Padirac et maire d’Alvignac était présent et saluait le travail de nos bénévoles.
Rendez-vous pour nos deux prochains concerts à Cornac le 24 mai et Payrac le 13 juin.

Photo Annie Durand

14 mai 2014

Sim Copans, le débarquement et le jazz *


"6 juin 1944. Ce jour qui sonne comme une victoire sera pour des milliers de jeunes gens leur dernier jour. Le jour le plus long ? Sans doute. Le plus fou tout autant. Les G.I’s apportent les V-Discs, disques 78 tours de la Victoire.
La danse revient au son du jazz des orchestres de la radio des forces armées américaines. Sim Copans, soldat sans uniforme, conduit un camion sono pour informer et distraire les villes et villages de Normandie au cœur de la furie.
Un peu plus tard débarque le futur du jazz avec le grand orchestre de Dizzy Gillespie. Le jazz français, qui s’est développé pendant la période de l’Occupation, rencontre
le be-bop, la modernité du jazz, sans avoir eu le temps de se faire reconnaître. Scissions et déchirements : le futur n’attend pas. Seul surnagera le génie de Django
Reinhardt. Michel Warlop restera le grand oublié.
1944 : à la Libération, le jazz est partout. Il est liberté, et la liberté est sur toutes les lèvres. Il saisit l’air du temps pour accompagner les bouleversements en cours. Il séduit
la jeunesse et exprime le désir d’un autre monde".
Nicolas Beniès est économiste, critique de jazz, animateur de radio et conférencier. Il a publié chez C&F éditions Le Souffle Bleu : 1959, le jazz bascule.
Le CD offert avec ce livre permet de plonger dans le jazz des années quarante, dans l’esprit de l’époque et de retrouver la voix de Sim Copans.
Sortie le 16 mai 2014 chez C&F éditions
* L'Association pour le festival de jazz "Sim Copans" de Souillac et le Fonds Sim Copans préparent une exposition qui aura lieu à partir du 7 juin prochain à la bibliothèque François Mitterrand de Souillac puis à la salle Saint-Martin pendant le festival Souillac en jazz du 20 au 26 juillet.