01 mai 2011

Magali Pietri au Mandala. "No better thing than recover joy"

La joie de retrouver Magali Pietri sur la scène toulousaine: le Mandala était archi plein et, Magali l’a dit, «je vois au moins cinquante amis dans la salle», ça c’était au début, à la fin il y en avait au moins deux cents! Rayonnante dans la longue robe blanche à dentelles décorée de colliers colorés et scintillants, Magali Pietri commence seule, a capella, en anglais. Elle explique qu’elle ne chante qu'en anglais, c’est comme ça. Le troisième morceau, un hommage à Monk, donne toute sa saveur à ce choix. On se croirait dans un club de Harlem (où je ne suis jamais allée, donc merci à Magali Pietri de m’y emmener), ça groove; le thème est ponctué de puissants solos, ça improvise. La chanteuse profite des impros de ses musiciens, elle sourit tout le temps, joie du jazz. Sept morceaux pour le premier set: des compositions inspirées, fraîches, toniques, enthousiasmantes. Le deuxième et le troisième sets sont ceux des impros qui bousculent le thème, l’assouplissent, le tordent, le roulent dans les flots de phrases longues et inspirées. Les trois instrumentistes sont époustouflants. Quand Magali improvise, le temps s’arrête, la force de la voix se glisse dans les interstices des sensations déjà connues, impressions et émotions se ruent dans la brèche. La rythmique est fondatrice, elle libère le chant, on sent une technique impressionnante, libératrice aussi, ouvrant la voie à la voix. Magali sourit, rit, rayonne. Et les claviers, la contrebasse, la batterie ensemble ou en solo délivrent leurs chants personnels et puissants. Le public debout danse. Le troisième set, des reprises, se conclut par un étonnant bœuf, avec la venue sur scène d’un batteur et de chanteuses : un magnifique tango, plein de malices et d’émotion, suivi d’un morceau jazz où se succèdent deux chanteuses jaillies du public, impros encore. Jazz de la joie.

Marie-Françoise

Avec: Magali Pietri: chant; Pierre Bauzerand: claviers; Pierre Pollet: batterie; Tibo Soulas: contrebasse