27 mars 2010

Pâques en Jazz à Souillac


Chacun sait que les Dumoustier Stompers ont décidé de terminer la carrière de l’orchestre en Juillet 2009. Les ex-Dumoustier et deux de leurs chanteuses, Carol Leigh et Natasha Border, ont décidé de se retrouver tous, samedi 3 et dimanche 4 avril 2010, à Souillac (Lot) pour faire la fête autour de la publication de leur double DVD.

Les Dumoustier Stompers, à la tête d’une centaine d’heures d’archives filmées, s’étaient mis au travail en vue d’un DVD de souvenirs destiné aux seuls musiciens de l’orchestre, mais beaucoup de gens qui en avaient eu vent ont demandé qu’il s’agisse d’une véritable publication. Le projet est donc devenu objet commercialisable.

1- Histoire d’un orchestre : raconte l’histoire de cet orchestre depuis les premières rencontres de 1986 jusqu’à l’ultime concert de 2009. Ces deux heures passent par ces moments clé qui jalonnent toute aventure humaine : ici, la constitution de l’orchestre, l’arrivée de Carol Leigh et plus tard celle de Natasha Border, quelques grands soirs, les tournages avec Louis Panassié, l’orchestre au studio... Il y a des guest stars, Panama Francis en tête, et les remarquables danseurs que les Dumoustier ont rencontrés n’ont pas été oubliés. C’est un vrai film, qui tourne le dos à la formule à l’américaine, ses petites phrases et ses petits bouts de musique : là, les musiciens s’expriment brièvement et les extraits musicaux sont soit des morceaux entiers, soit des extraits d’une longueur significative.
2- Les Dumoustier et Natasha Border à Laroquebrou. Il consiste en 75 minutes environ d’images de la régie vidéo du festival de Boogie Woogie (2003 et surtout 2007) et d’un son multipistes qui a été remixé. Le résultat est techniquement remarquable, l’orchestre et sa chanteuse sont en très grande forme.

Samedi 3 avril 2010, la soirée se déroulera au Palais des Congrès de Souillac, sous forme d’un buffet-concert. La musique commencera à 19h30, pour l’apéritif, avec le quartet New Phonolite. Le buffet ouvrira à 20h30 et les ex-Dumoustier et leurs chanteuses interviendront à partir de 21 heures, pour un programme d’une heure et quart. Il s’enchaînera à une jam-session avec les amis musiciens qui se sont annoncés.
Dimanche 4 avril 2010 à 11h, l’office de Pâques sera célébré en gospel avec les ex-Dumoustier et leurs chanteuses . Les amis musiciens restés sur place se joindront à eux sur le parvis, pour la sortie. Ensuite, la musique continuera «ad lib» selon les circonstances, le reste de la journée.

Renseignements et Inscriptions :
Claudine Arnal pour les Artistes autour du Puits 06 87 76 64 76 ou 06 37 99 36 69

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23 mars 2010

Happy birthday Jazz Hot


JAZZ HOT fête ses 75 ans le mardi 23 mars 2010 à partir de 22h00, au Caveau de la Huchette à Paris.
Le n° 651, "Spécial 75 ans » de JAZZ HOT est paru, vous pouvez le commander sur www.jazzhot.net

"C’est un bel anniversaire pour une belle revue qui tombe on ne peut mieux puisqu’on fête en ce début d’année le centenaire de Django Reinhardt dont la vie a été tant mêlée à celle de Jazz Hot. Jazz Hot n’est pas une revue normalisée. Elle le doit à son père fondateur et longtemps nourricier, l’essentiel Charles Delaunay. Son ambition pour la revue et le jazz a dominé les traditionnels problèmes d’ego et d’intérêt personnel. C’est rare, mais ça arrive. C’est une revue où la passion a été le moteur essentiel : celle du jazz, une culture musicale spécifique mais aussi celle de l’art en général. Jazz Hot appartient à cette première moitié d’un XXe siècle très décrié aujourd’hui qui vit pourtant se dérouler de grands débats autour de l’art, de la culture, des idéologies, des philosophies, dans une époque d’engagement où, dans quelques rares pays démocratiques, certains ont imaginé un autre avenir pour la culture que de soumission, compromission et consommation. Il en reste toujours quelque chose. Jazz Hot est né dans cette atmosphère effervescente d’un âge d’or de l’art, du jazz et du cinéma en particulier, les arts d’un Nouveau Monde qui s’exporta de manière fulgurante.
Dans un domaine aussi spécialisé que le jazz, chacun peut constater que les revues portent en elles les conditions de leur date de naissance, la personnalité de leur créateur. Quand on atteint l’âge de Jazz Hot, cette personnalité devient un bien précieux, un modèle alternatif à préserver, d’autant que notre époque n’est pas tendre pour les aventures indépendantes.
Jazz Hot a failli maintes fois disparaître sous les assauts conjugués de la normalisation et des accidents de la vie. Mais Jazz Hot est là, avec sa philosophie issue d’une époque dont le trait principal est la liberté de pensée. Une équipe qui ressemble à une tribu de Gaulois irréductibles, avec ses défauts et ses qualités, réussit depuis 20 ans à maintenir le cap ».
Yves Sportis directeur de la rédaction

En tant qu’ancien rédacteur de Jazz Hot entre 1987 et 1994, je me devais de célébrer cet anniversaire et de saluer l’équipe en place et dire combien j’ai été fier de faire partie de la plus ancienne revue de jazz au monde.
Robert Peyrillou

22 mars 2010

le raffinement de Sclavis Pifarély

Louis Sclavis et Dominique Pifarély se produisaient samedi dernier en duo à l'initiative d'un pavé dans le jazz. Cette formation est ancienne mais ses concerts suffisamment rares pour ne pas passer à côté de celui-ci. On les avait vus, il y a quelques années à Assier lorsque Jean-Marc Padovani en assurait la direction artistique. Ils nous avaient littéralement subjugués et on en attendait pas moins.
Sur des compositions ou de l'un ou de l'autre, ils déroulent un univers exigeant et glacial. On aurait, il y a quelques années, qualifié cette musique d'intellectuelle et le qualificatif qui m'est venu, spontanément, lors du concert, est post-moderne. Les jeux de Sclavis et de Pifarély s'emboîtent, s'enchaînent l'un l'autre dans une esthétique aux angles rugueux et introspective. Introspection donc mais pas de doux rêves. C'est une musique très raffinée qu'ils proposent au public et que Sclavis chausse ses lunettes et qu'ils visent leurs partitions contribue à ce raffinement. La mise en scène, ultra-minimaliste, de ce duo sur les planches du théâtre du Pavé était elle-même très esthétisée. Jusqu'au bruit de leurs chaussures sur le sol. Car on aurait entendu une mouche voler lors des silences qu'ils jaugent entre le violon et la clarinette.
Un bémol toutefois puisque le concert aura été un poil trop court mais il suivait une excellente et très longue première partie, avec Laurent Paris et Marc Maffiolo, dont on reparlera ici même.
Gilles

18 mars 2010

Bye Bye Mister Off


« Mesdames, mesdemoiselles, messieurs », le mercredi 10 mars 2010, Yannick Stéphant a quitté la scène. Le festival de jazz de Souillac partage un hommage reconnaissant. Yannick Stéphant fit partie, en 1975, de la bande d’aventuriers qui lança autour de Sim Copans un événement culturel qui prit l’ampleur qu’on connaît.
Porté par la conviction inébranlable que le jazz est une musique populaire et qu’il doit être offert à tous, Yannick Stéphant prit la responsabilité de « l’animation » de Souillac en jazz. Ainsi, il parsema les rues de la ville de musiciens professionnels ou non ; certains devinrent ses amis, amitié qu’il partagea avec le festival. Son respect pour les musiciens était immense : il accordait une attention et une valeur personnelle à chaque musicien et s’il se lançait chaque année dans la quête de financements (tâche ô combien difficile), c’était pour assurer à tous une rémunération et un confort à la hauteur de leur travail et de leur talent. « Mesdames, mesdemoiselles, messieurs », Yannick Stéphant aimait monter sur scène et prononcer ces mots lentement, détachant chaque syllabe, faisant sonner sa parole, pour présenter la musique qui le passionnait. Car Yannick Stéphant était un amoureux des mots, mots lus et mots prononcés. Professeur de lettres, il avait appris la langue française et la littérature à force de travail et de passion. Ses discours, nous les entendons encore dans notre mémoire. C’était un homme de culture, il avait participé à la création du festival de théâtre Roger Vitrac, rencontré Pierre Betz. En tant que militant de l’éducation populaire, il avait eu à cœur d’organiser régulièrement au lycée Louis Vicat de Souillac des concerts pour les élèves, les accompagnant dans leur découverte du jazz. Mais plus que tout, Yannick Stéphant était amoureux du jazz, nourri des chroniques radiophoniques de Sim Copans, de lectures, de rencontres ; il aimait le jazz symbole de la révolte des Noirs américains, il aimait le Gospel des communautés afro-américaines, il aimait le jazz festif des rues de La Nouvelle Orléans, il aimait le jazz d’aujourd’hui, le choc des rencontres culturelles, la recherche de musiques neuves. Pour que cette musique explose au grand jour dans sa ville, il s’était engagé totalement dans le festival de Souillac. Dans un hommage à Sim Copans, qu’il prononça à deux voix avec Robert Peyrillou, toute sa personnalité s’y trouvait résumée : « …pour avoir quitté le sol de ta patrie,…, contribuant à la lutte contre la bête immonde – pour m’avoir révélé Scott Fitzgearald, Ernest Hemingway – pour ton goût contagieux de toutes les cultures et ta haine du racisme – pour ton humanisme profond, ton humanité ouverte … thank you Sim. » Dix ans après Sim Copans, il part.
L’association pour le festival de jazz « Sim Copans » de Souillac

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10 mars 2010

Jour de Blues à Souillac


Cofondateur du festival en 1976, vice-président (et bien plus), notre ami Yannick Stéphant nous a quittés ce jour.
Un dernier hommage lui sera rendu ce samedi à 10h, au crématorium de Montauban. Merci à tous pour vos pensées vers sa famille.


06 mars 2010

MrCinoc

La Salle Bleue de l’espace Croix Baragnon donne aux spectateurs un sentiment d’intimité qui adhère parfaitement au concert de ce vendredi 5 mars de Mr Cinoc. Je ne connaissais pas ces musiciens, ni leur projet, ni leurs parcours : Robin Fincker saxophone et clarinette, Philippe Gelda piano et claviers, Frédéric Cavallin batterie et multiples percussions. Ma curiosité fut bien récompensée. Les dragées, ainsi s’appelle ce spectacle, d’après un texte poétique écrit par Philippe Gelda. La poésie flotte, envahit l’espace bleu, liant l’ensemble des morceaux dans une ambiance onirique. En poésie, des mots au son il n’y a qu’un simple interstice et tout se décale, l’émotion nouvelle naît. Ainsi les trois musiciens ont suspendu le temps : musique ralentie, musique répétée. Ils ont également donné la force et l’angoisse des images de nos rêves. L’écoute est exigeante, les mélodies apportées par le saxophone et la clarinette détendent. J’ai été souvent absorbée par le jeu du batteur, mélodique et narratif, plein d’imagination. Une musique à découvrir et à suivre de près.
Marie-Françoise

03 mars 2010

Jozef Dumoulin & Lidlboj

La Belgique propose un nombre fort important de musiciens. Jozef Dumoulin, dont on avait déjà croisé le nom, fait partie des découvertes de cette année. Ce solide pianiste et compositeur présentait à la Jazz Station, chaussée de Louvain, son dernier opus, "Tree are always right". Ce quartet, intitulé LidlBoj et au sein duquel Jozef Dumoulin (keyboards) est accompagné d'Erik Thielemans (d), Bo Van der Werf (s, effets) et Lynn Cassiers (voix, toys et effets), proposait une exploration électro-jazz aux rythmes ralentis. Dans la salle, au demeurant, fort accueillante du club bruxellois, l'ambiance était attentive. Car cette musique, où la part belle est consacrée aux effets, suppose en effet d'être à l'écoute de tous les sons tant ceux-ci sont peu conventionnels. La moindre bribe, le moindre crissement ou craquement s'inscrit dans un continuum sonore. La concentration y est fortement sollicitée et invitée à être décuplée. Et c'est cette tension entre ces sons extérieurs et une imagination quasi-introspective qui est le fil rouge du projet de Jozef Dumoulin et Lidlboj. Cette tension est initiée par des motifs répétés qui se mélangent entre eux et créent une sensation d'obsession tout à fait agréable. On croisera, au fil de notre imagination, une reprise tout à fait personnel de "I love you Porgy" par le biais de la voix alors björkienne de Lynn Cassier. Chapeau bas pour ce projet et ce concert et on ne pourra que remercier Jazzques de nous avoir fait découvrir cette formation.
Gilles