04 février 2009

Parlez-vous le kobaïen?

Vendredi soir, Magma se produisait au Bikini (programmation de la salle Nougaro). Les conditions d’écoute n’y sont pas agréables: debout, peu de vue, pour un concert qui demande tant d’attention et suppose d’entrer dans un univers aussi original. Tant pis.
Tant pis car, malgré ces désagréments, un concert de Magma reste toujours aussi riche de puissance et de concentration. Du genre à ne pas desserrer les dents durant près de deux heures. Ce nonet explosif est composé au chant de Stella Vander, Isabelle Feuillebois et Hervé Aknin, de Philippe Bussonet à la basse, James Mac Gaw à la guitare, Benoit Alziary aux vibraphone et claviers, Bruno Ruder au fender et de, bien évidemment, Christian Vander à la batterie. Car Magma c’est avant tout lui, Christian Vander. Ce batteur surpuissant, sur lequel ont couru les rumeurs les plus étranges (il s’entraînerait au fond d’une piscine avec des marteaux…), est la cheville ouvrière de cette formation mythique, seule représentante du Zeulh. Le son est rock, l’esprit coltranien, les compositions complexes organisées autour de structures obsédantes qui s’enchaînent les unes aux autres dans une sorte de magie, côté sombre de la musique, complètement réussie. Pour le rappel, quelques-uns crieront «Mekanïk» mais Magma, malgré ses quarante ans, malgré une place non concurrencée, évolue. Hier soir, Vander et les autres ont débuté ce concert avec une composition qu’ils n’avaient jamais présentée sur scène jusqu’à Emëhntëht-Rê. Ensuite, un rappel et puis, après le concert, une impression de revenir dans ce monde, doucement, et une satisfaction sereine.
Gilles