31 janvier 2009

Gadd Luc Bona

Toulouse, lundi 26 janvier, salle Nougaro comble, au milieu de la scène trône la batterie, encadrée par deux hauts tabourets. Steve Gadd est bien au centre de ce concert inscrit dans le festival «Drums Summit» qui fête ses dix ans. Il est ovationné dès son entrée sur scène. Son groove imperturbable accueille Sylvain Luc et Richard Bona et ne les quittera pas. Le musicien camerounais développera toute la palette de sa curiosité et de sa culture de voyageur, de l’Afrique au Brésil, du scat au rock. Eclectique aussi la culture de Sylvain Luc qui déploie les secrets de sa guitare au gré de sa fantaisie, de sa virtuosité et de son humour. Richard Bona interpelle volontiers le public, pitre parfois, musicien tout le temps. Les spectateurs se prennent au jeu, d’ailleurs comment résister ? Lorsqu’il lance les mélopées africaines, elles se déploient sur les solos de guitare, luxuriantes, comme des lianes qui se déroulent puis s’enroulent pour revenir au bassiste, qui les déploie à son tour. Le concert alterne les compositions des trois musiciens, dans un ballet multiculturel qui subjugue. Steve Gadd est le gardien de toute cette fantaisie, des délires virtuoses du guitariste comme des facéties du chanteur-bassiste. Si Richard Bona est bien un show man, il est aussi un grand musicien, propagateur d’émotions –une interprétation très sensible d’un chant brésilien-, initiateur d’une musique tonique, vivante, polyglotte et créateur de mélodies complexes. C’est sur un morceau franchement rock, qui soulève la salle, que se terminent deux heures enthousiasmantes de rencontres et d’échanges.
Marie-Françoise

29 janvier 2009

My JTQ is rich !


L'esprit du jazz funk, du free et des sixties hante le James Taylor Quartet ! Le James Taylor Quartet vient d'enregistrer en ce début d'année un nouvel opus, "New world" chez Real Self Records, distribué par www.kudosrecords.co.uk . Un album inattendu, osé, peut être plus classique, plus piano que les précédents, ce qui ravira les fondamentalistes... Des cuivres brillants, une voie très chaude, un rythme provocateur, et bien sur un groove sans pareil... Bref, que du plaisir, et toujours une folle envie de se ruer vers les dancefloors... A mettre entre toutes les oreilles !
Laurent J
James Taylor : Orgue, Piano, Rhodes, Clavinet
Andrew McKinney : Basse
Nick Smart : Trompette
Gareth Lokrane : Flûtes
John Parricelli : Guitare
Corrina Creyson : Vocal

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28 janvier 2009

Charles Lloyd n° 1 au Top 50 de JazzTimes aux USA



Dans son numéro de février 2009, JazzTimes, l’America’s jazz magazine, revient sur l’année 2008. L’artiste de l’année est Chick Coréa et Charles Lloyd est 4e, le meilleur groupe acoustique est le Keith Jarrett Trio devançant le Charles Lloyd Group, le meilleur saxophoniste ténor est Sonny Rollins devant Joe Lovano et … Charles Loyd. Mais j’ai gardé le meilleur pour la fin puisque ce palmarès révèle le Top 50 des nouveautés 2008, si on trouve James Carter en 17e, Martial Solal en 16e le seul CD d’un musicien français, David Murray en 14e, Rudresh Mahanthappa en 12e, Carla Bley en 7e, on trouve devinez qui en 1er : Monsieur Charles Lloyd avec son « Rabo de Nube » paru chez ECM qu’il a joué à Souillac l’été dernier avec Jason Moran.
Robert

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26 janvier 2009

Monsieur Solal !


Nous sommes à Souillac en 1988, « Martial Solal est « en » son piano, imaginez un chapelet de touches blanches et noires tendu entre le jazz d’hier et le jazz d’aujourd’hui et un musicien fildefériste s’y tenant en équilibre ».
C’est plutôt dans cette posture qu’assis sur un tabouret que je le ressens !
« Ce pourrait être son portrait, osant figures les plus audacieuses et imprévisibles sur son piano. Ayant des difficultés à mémoriser (n’a-t-il pas été recalé à l’épreuve de lecture au concours d’entrée au conservatoire de Paris) il ne pouvait être qu’improvisateur. L’humour (sa version d’ « Il était un petit navire » est un chef d’œuvre du genre) parfois grinçant en fait un génie de la musique de Jazz, que dis-je de la Musique.
Tout le monde s’accorde à reconnaître en lui un des maîtres du jazz, qu’ils soient critiques mais aussi musiciens comme Ellington qui disait de lui qu’il avait : « …en abondance les éléments essentiels à un musicien : sensibilité, fraîcheur, créativité et une technique extraordinaire ».
Martial se lève de son piano, salue, remercie, sort, les spectateurs tapent du pied sur le parquet du palais des Congrès Martial revient, s’assoit, enchaîne sur un medley dont lui seul a le secret où on reconnaît Monk et enchaîne avec « Caravan » à qui il fait passer un mauvais quart d’heure et qui, pour notre plaisir met en valeur sa main gauche. Applaudissements, Martial s’approche du micro « je vais vous jouer encore un petit morceau parce que Eric LeLann n’est pas encore arrivé ! ».
Etait-ce leur première rencontre ? Une panne de voiture est peut-être à l’origine d’un CD et surtout d’une belle rencontre. Ce soir-là tout se termina « Round about midnight ».
Ce texte est dans « Histoires d’éloges », histoires de jazz à Souillac comme celle de Martial qu’il relate dans « Ma vie sur un tabouret » aux éditions Actes Sud.
Il se raconte avec la complicité de Franck Médioni, d’Alger à New York, du Club Saint-Germain à « A bout de souffle », de Sidney Bechet au solo, « Sans tambour ni trompette » ! C’est alerte, sautillant, le style a de l’humour, ses propos sur la presse et l’enseignement ne sont pas improvisés et la portée de chaque note, pesée, le discours est concis, pas de fioritures, il va à l’essentiel comme au piano. Le concert des mots est cours mais a-t-il tout dit ? Sa vie est aussi au bout de ses doigts, dans ses notes, dont on ne se rassasie pas, … ce livre c’est un peu « La suite en Ré bémol » … mais sans bémol.
Robert Peyrillou

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25 janvier 2009

La truite de Padovani

Il y a quinze jours, Jean-Marc Padovani jouait à l'auditorium Jean Cayrou de Colomiers en compagnie de Majid Bekkas (oud et gambri), Ali Alaoui (percussions) et Philippe Léogé (piano). Nous avons rencontré à de nombreuses reprises Pado ('scuzez mais, entre nous, on l'appelle ainsi) parce que, ancien chef chef d'Assier dans tous ses Etats et maintenant toulousain, c'est en voisin que nous allions et retournons le voir. Et systématiquement, Pado nous bouleverse. C'est justement ce qui s'est passé lors de ce dernier concert. Pas d'album mais un projet, bien nommé liqaa, pour lequel Pado et les autres nous ont conviés à un périple entre Occident, Maroc et Afghanistan. Pas d'album et, par voie de conséquence, aucun titre retenu mais un voyage mêlé d'une multitude d'anecdotes, de couleurs, de découvertes. Je comparais, cet automne Pado à Coltrane, voilà que, cette fois-ci, c'est à Liebman qu'il me fait spontanément penser. Et vous ne seriez pas convaincu?!
Gilles

20 janvier 2009

Vous ne pensiez tout de même pas y échapper ?

13 janvier 2009

L'Afrique sur le Canal


La péniche Chèvrefeuille, ancrée à Ramonville sur le Canal du Midi, accueillait samedi soir Curcuma. Il faut souligner l’accueil de ce lieu, simple et chaleureux, ainsi que la gentillesse des organisateurs. Dans cet endroit coupé de la ville et du monde, un voyage en Afrique nous attendait. En Afrique et en jazz. Chaque morceau est une visite, au Maghreb ou en Afrique Noire, développée par la musique de jazz. Qu’on ne s’y méprenne pas, il ne s’agit jamais de folklore. L’imaginaire est sollicité par les chants et les percussions : on est sur une place d’une ville ou d’un village, habitée, agitée, vivante mais on ne tourne pas en rond. On s’engage dans les ruelles, on gagne la campagne … et puis on se retrouve en jazz, dans une musique écrite, construite, exigeante. Charpentée par la batterie de Stéphane Gratteau, la mélodie dérive au gré de l’imaginaire des musiciens : Mounim Rabahi apporte la touche arabe avec le guembri, les percussions et les chants ; Fabien Binard, très jazz au trombone, devient Africain à la voix et à la conque ; le guitariste Pierre-Marie Dejean conduit sur des chemins mélodiques originaux et ingénieux ; le bassiste Juan Favarel booste l’ensemble avec fougue ; quant au saxophoniste, le nouvel arrivé dans la formation, il nous scotche par la force de son jeu. Curcuma, nous les avions entendus cet été à Souillac, dans les débuts de ce spectacle « Passe-moi le sel », les voilà solides, exigeants, pour un beau voyage. Marie-Françoise
photo Gilles

11 janvier 2009

Herbie Hancock "RIVER the joni letters"


Je n'ai pas pu m’empêcher de faire une modeste critique de cet album que j’adore. Dernier album d’Herbie Hancock , en tout cas à ma connaissance, "RIVER the joni letters" ne restera pas anodin dans la carrière d’Herbie Hancock et est résolument contemporain . Une chanson comme "River" à de quoi plaire par la voix langoureuse de la chanteuse et par les thèmes abordés par le pianiste. Je me passe cet album en boucle depuis quelques jours et les paroles s’enracinent dans mon esprit au fil des écoutes. Un album moderne et humble ou comment mettre en avant un esprit soul de l’Amérique que j’aime. C’est bien ce que peut faire de mieux l’Amérique et un artiste comme Herbie Hancock qui a d’ailleurs eu des récompenses pour cet album composé uniquement de ballades. Que dire d’un artiste qui écrit des lettres d’amour à sa fiancée en accompagnant les pièces de quelques accords de piano. Quelques plages de guitare électrique , une batterie soft et le tout saupoudré de voix sucrées de femmes qui ont des choses à nous raconter et de séquences de cuivres. Je ne sais pas par quel miracle Herbie Hancock a su trouver cette inspiration mais je l’en remercie du fond du cœur.
En prime voici un lien You tube pour ceux qui veulent l’écouter .

www.youtube.com/watch?v=4y8kZeJRvjM

Damien

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10 janvier 2009

Vin vieux pour vingt neuf

Durant notre réunion de janvier, on a abordé pléthore de sujets. En vrac, dans le désordre et sans rien oublier, tout ce qui occupe la vie d'un festival de musique soucieux de contribuer au développement d'une région rurale. Comme on fait chaque fois en quelque sorte. Mais voilà que, cette fois, on a débouché cidre, poiret et champagne pour fêter les vingt-neuf ans de Sylvain qui, couronne sur la tête, nous annonçait également qu'il se produira aux Docks de Cahors le 14 février prochain en première partie des Gladiators. Vas-y Sylvain!
Gilles

07 janvier 2009

Good bye Charly



Il y a trente ans, le 5 janvier 1979 disparaissait Charles Mingus.

En 1991, Enzo Cormann et Jean-Marc Padovani créaient Mingus, Cuernavaca.

Les deux amis s'étaient rendus sur place et en consultant le journal mexicain El Excelsior ils apprenaient le suicide collectif de cinquante-six cachalots venus s'échouer à proximité au même moment. Quelques pages plus loin, était annoncé la mort de Charles Mingus à ... cinquante-six ans. Les cadavres des cétacés furent brûlés alors que l'on dispersait les cendres du musicien à la source du Gange ..........

Robert

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05 janvier 2009

Love letter

Michel Petrucciani nous a quittés il y a 10 ans dans la nuit du 5 au 6 janvier 1999.
10 ans auparavant, il était à Souillac le 22 juillet 1989.
Jean-Louis Crassac pour La Dépêche du Midi, quelques jours après notre 14e festival, revenait sur le concert : «Ah! ce samedi, tout le monde l’attendait. Tous et chacun piaffaient de voir et entendre celui par qui le «scandale pianistique» arrive. Comment ce vétéran de 27 ans, dévore-t-il le clavier ? …

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L’article était titré «Les claviers du miracle». Beaucoup d’autres «claviers» sont venus à Souillac mais le concert en trio de Petru et ce duo improvisé deux soirs de suite, cinq ans avant «Conférence de presse», resteront LE grand souvenir d’un pianiste de légende passé de manière fulgurante par le festival Sim Copans de Souillac. Il a su populariser le jazz par la clarté de son jeu, son toucher, son énergie, non sans douleur et sa générosité.

Michel, malgré tes presque 40 CD dans ma discothèque, tu manques, mais, que tu le veuilles ou non, les génies sont immortels, bien sûr on peut débattre sur le «génie» surtout quand tu disais que tu n’y croyais pas mais tu croyais plutôt à la vertu du travail. Je ne sais pas si tu sais, mais il y a un peu de Souillac en Jazz dans ta dernière demeure à Paris, Paris qui d’ailleurs t’a honoré depuis le 5 juillet 2003 en donnant ton nom à une place dans le 18e arrondissement. Encore un mot, pour te dire que Charles Lloyd était à Souillac l’été dernier et que l’on a parlé de toi, bien sûr!

Robert Peyrillou
Photo Bernard Delfraissy dans Histoires d’éloges où un chapitre est consacré à la rencontre de Michel et Eddy