29 septembre 2008

Le duc Sylvain

Sylvain Luc est brillant. Il faut voir ses doigts se balader, à toute vitesse, sur le manche de la guitare et, lorsqu’ils se posent, entendre le son, impeccable, qui en découle. Il se produisait vendredi dernier au duc des lombards en compagnie (et quelle compagnie!) de Jean-Marc Jafet à la basse électrique et André Cecarelli à la batterie. Mais de ce trio, sobrement intitulé «Sud», on retiendra ce guitariste extraordinaire, dont la technique est au service des mélodies. La mélodie d’ailleurs, parlons-en. La longueur des phrases témoigne de son incroyable sens musical. Et, lorsque le thème revient, il nous a baladés, le long de ses six cordes, dans un univers de sons, de notes et d’émotions. Il fallait un concert de cet ordre pour compenser l’inconfortable, presque torturante, salle du duc. On est sorti émerveillés mais avec un sérieux mal de dos. Aïe!
Gilles

28 septembre 2008

Le cinéma a le blues



"Coupez!" malheureusement on ne peut pas la refaire, Paul Newman a fermé l'étui du trombone qu'il jouait avec Moustache, Aaron Bridgers, Guy Pedersen et autre Michel Portal. Dans "Paris Blues" de 1961, film de Martin Ritt, il interprête avec Sidney Poitier saxophoniste deux musiciens de jazz qui rencontrent deux étudiantes américaines. Un d'entre-eux rentrera aux Etats-Unis lutter contre le racisme. Serge Reggiani y joue un guitariste. La BO est signée Ellington et a valu au Duke deux nominations en 62, aux Oscars et aux Grammy Award. A ne pas manquer la joute avec Louis Armstrong, un chef d'oeuvre de swing.
Robert

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20 septembre 2008

Jazz à Clermont-Ferrand

Le festival Jazz en tête, sis à Clermont-Ferrand, se déroulera du 21 au 25 octobre prochains. Figurent au programme, entre autres et à courir voir, Avishaï Cohen trio, Richard Galliano, Ravi Coltrane, Miguel Zenon. Toutes les infos sont dispos sur http://www.jazzentete.com
Gilles

15 septembre 2008

Leucocyte


Le dernier disque d'e.s.t. est un cadeau pour nous qui avons tellement aimé le concert à Souillac l'été 2007 (et les autres concerts du trio). La musique, violente, rageuse, se construit solidement sur les flux mélodiques auxquels la formation nous a habitués. On découvre, on cherche, on se perd et on retrouve. Ce qui frappe à une première écoute c'est la liberté dans la recherche de sons. Chaque instrument visite des contrées nouvelles. Enregistré en deux jours d'improvisation à Sidney, ce disque attise la curiosité, provoque l'enthousiasme. Tout est possible. La pochette, sur laquelle les lettres de "leucocyte" s'estompent en graphismes géométriques noirs sur blanc, porte des titres prémonitoires : "premonition", "ab initio", "ad mortem", "ad infinitum". Un nouvel univers musical s'est ouvert un instant. Que deviendra-t-il? Sur TSF, Dan Berglund et Magnus Olstrom sont restés sur l'expectative. Il nous reste à nous le temps d'écouter ce disque et de profiter de la musique d'e.s.t.
Marie-Françoise
photo Marc Pivaudran

13 septembre 2008

La note bleue en noir et blanc

Créés en 1959, à l’initiative de Daniel Filipacchi, Frank Ténot et Lucien Malson, les Cahiers du Jazz, première revue au monde de ce format, ne pensaient pas vraiment être toujours présents presque un demi-siècle plus tard. « Il reste que le lancement des Cahiers constitue pour nous un pari : pari qu’il existe suffisamment d’individus en France ou d’éventuels acheteurs étrangers, capables de lire autre chose que de la prose anecdotique ou des textes fortement illustrés, pari que le jazz est entré dans une phase de succès profond et qu’on peut tenir sur lui, plusieurs fois par an, des propos du même ordre que ceux auxquels ont droit tous les autres secteurs de l’existence esthétique » disait l’avant-propos.
Lucien Malson, qui signait en 1959 « Une musique et un peuple », signe en 2008 « Brother Ray et Lady Day » ; au « Style d’Armstrong » par Roger Guérin en 59, répondent Jocelyn Bonnerave et Christophe Rubin en parlant de slam et de rap.
Dans ce numéro 4 de la nouvelle série commencée en 2004 *, Anne Legrand qui anime notre table-ronde attire notre attention sur la Nouvelle-Orléans 2 ans après Katrina et Philippe Fréchet qui a participé avec nous à la création de cette table-ronde hommage à Sim Copans nous entretient de Pierre Mac Orlan ou le jazz comme « décor sentimental » du « romantisme social » et rend hommage également au « Jazz en photo » avec la photographie dans l’édition francophone.
C’est une belle photographie de l’état des lieux. Tout d’abord les ouvrages centrés sur le photographe lui-même comme Guy Le Querrec, Christian Kitzinger, Herman Leonard, William Claxton, Jean-Pierre Leloir, Lee Tanner, Dennis Stock, Giuseppe Pino,….., ceux mémoire d’une entité avec notamment « Jazz à Souillac » avec les photos de Michel Arsandaux, Nelly Blaya, Jean-Louis Crassac, Bernard Delfraissy (photo Souillac 1989 - Michel Petrucciani, Eddy Louiss), Patrick Fabre, Daniel Giltaix, Christian Kitzinger et Pierre Lasvènes. Sont évoqués aussi, les revues spécialisées, les ouvrages sur les clubs, labels,…, les musiciens avec le livre « Pour Armstrong » de Michel Boujut et l’histoire du jazz.
Belle analyse partagée avec Guy Schoukroun sur les rapports entre photographe et musicien, entre scène et coulisse. « … ces photos devenues célèbres, ces images de Miles, de Chet, de Billie, de Dexter, de Lester, de Bird, de Monk et de tant d’autres, dont on ne sait plus si ce sont elles qui ont créé le mythe ou si elles ont acquis cette dimension parce que ces musiciens sont devenus des mythes eux-mêmes ».
Robert Peyrillou
*
Les Cahiers du Jazz – 1959 / 1971 – 19 numéros avec un article de François Berni un de nos photographes collaborateurs dans le n° 9 « Section rythmique et jazz d’aujourd’hui »
Les Cahiers du Jazz – 1994 / 1997 – 12 numéros chez P.U.F.
Les Cahiers du Jazz – 2001 – 1 numéro chez Alive
Les Cahiers du Jazz – 2004 à ce jour – 4 numéros parus chez Outre-Mesure.

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05 septembre 2008

c'est la rentrée de "jazzez-vous" et y a classe le samedi!

"Jazzez-vous" reprend samedi 6 septembre à 14h sur http://www.radiopac.fr/ Hubert Bouysse invite comme tous les premiers samedis du mois Robert Peyrillou. Ce mois-ci, il sera question de la disparition de Johnny Griffin (photo P.Audoux Vues sur Scènes) mais aussi des Victoires du Jazz comme celle que tient le petit géant - on écoutera Pierre de Bethmann et Ahmad Jamal - il sera évoqué également la disparition de Pierre Van Dormael avant-hier, "le Jazz pour les nuls" - vous avez dit nul ! - et plein d'autres choses encore, le nouvel ONJ, un retour sur Souillac en Jazz, les sorties de CD et DVD ........

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Danse en grange

A propos de la rencontre entre Vincent Mantsoe, danseur sud-africain, et l’ARFI, Alain Gibert nous explique, au sortir de ce concert, que, lorsque c’est trop écrit, c’est comme à l’église. Cet été, la grange de Querbes accueillait une création puisque cette rencontre était une première et parce que, si Vincent Mantsoe avait écouté la musique de l’ARFI, il n’avait pas souhaité répéter avec eux. Du côté de l’Association pour la Recherche d’un Folkore Imaginaire, mis-à-part le tromboniste, aucun musicien n’avait vu le danseur. Sans filet donc, sur le plancher, solide mais pas trop, de la grange de Querbes. La musique a sa propre cohérence entre Albert Ayler et bribes de musiques traditionnelles, tout ça dans un grand chahut spontanément ordonné. Le danseur, regard perçant sur transpiration brillante, improvise sans suivre, nécessairement, le programme qu’il avait préalablement établi. « On fait de la musique avec notre corps », nous dit Alain Gibert. Et l’inverse est indéniable.
Gilles