25 avril 2008

Rocé invite Shepp

Hier soir, le centre culturel Jean Gagnant de Limoges affichait un prometteur "Rocé invite Archie Shepp". C'était donc l'occasion de voir et d'entendre la collaboration entre le trentenaire slameur au verbe et aux vers précis et le saxophoniste-agitateur qui, du free, du blues, du jazz, mêle, depuis toujours, musique, revendication sociale et engagement historique. Rocé l'a répété et Shepp en a fait un leitmotiv: "pas de genres". Il faut entendre, évidemment, pas de genres musicaux (Shepp déteste le mot "jazz") mais, en rencontrant, dans les vers déclamés, "racisme" ou encore "misogynie", on sait qu'il ne s'agit pas seulement de musique. Les mots peuvent changer le monde et Rocé nous présente une société (la sienne, la mienne, la nôtre) avec un bilan perturbé: violence, stigmatisation sont autant de signes d'une prétendue civilisation dont témoignent, dans une magnifique car très personnelle interprétation de Brel, "les singes de mon quartier".
Les mots s'enchaînent, scandés, sur un rythme rapide comme les notes sur la portée. La voix de Rocé est une boîte à rythmes et une ligne harmonique et cette narration, du quartier, de la pub, du métro, de l'école, nécessite une forte concentration. Derrière, Sil, à la contrebasse électrique, est un peu terne. En revanche, DJ Sparow, aux platines et aux samples, déroule un univers de sons, de timbres, de voix sur lequel Shepp n'a plus qu'à poser le son de son sax.
Gilles

17 avril 2008

Rocé invite Archie Shepp à Limoges le 24 avril





A 20h30 jeudi 24 avril, au Centre Culturel Jean Gagnant à Limoges, à l'initiative de Jean Pierre Brandy, Rocé le rappeur invite Archie Shepp.


Pour Shepp, il n'y a rien d'étonnant, il le dit lui-même au micro de Laurent Sapir sur Radio Nova: "On a quand même eu dans les années 60 quelqu’un comme H.Rap.Brown ! C’était son nom, Rap Brown ! Il était Musulman, Black Panther. On l’a mis dans une prison en Georgie. Mais pour en revenir à l’Afrique, il n’y a rien d’étonnant, parce que les peuples africains ont toujours été très bien informés par la tradition orale. Ils « rappent » depuis toujours ! Ces langues africaines ont influencé le blues, le slam, la danse des Noirs… C’est impossible d’ailleurs de dissocier la danse et la musique noire". Alors, venez aimer ces airs .......la poésie ne sera jamais loin ce soir-là.


Rocé (voix), Archie Shepp (saxophone), Sil (contrebasse), DJ Sparow (DJ).
Photo Olivier Soulié (droits réservés)
Robert

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16 avril 2008

Par définition, le jazz est ouvert pendant les travaux



Jazz Hot est toujours en mouvement pendant les travaux d’évolution. Avec ce numéro 645 seulement en VPC, c’est une petite carte postale « forget me not » pour donner des nouvelles. Entre les pages de musiciens de jazz décédés et celles des CD de musiciens de jazz, Steve Potts confie ses coups de gueule, blanc de rage et sa passion pour cette musique noire. L’ancien élève de Charles Lloyd (ce dernier sera à Souillac le 19 juillet) a été LE compagnon de route de Lacy. Je les avais accueillis tous les deux en 1982 à Brive avec les Amis du Jazz. Les détracteurs du free avaient su convenir après le concert du lyrisme de leur discours et de l’intérêt historique de leur musique. Depuis, il m’avait toujours semblé nécessaire d’inviter Steve Lacy à Souillac en jazz, ce fut chose faite en 1998 avec Jean Jacques Avenel et John Betsch.
La lecture du magazine m’apprend également la disparition de Michel Fabre. Ami de Sim Copans, Michel et son épouse Geneviève Fabre étaient venus à Souillac écouter de la musique afro-américaine. Spécialistes tous les deux des études afro-américaines, je me souviens de leurs écrits sur Richard Wright et l’Afrique, le roman noir contemporain, la chanson de Toni Morrison, Paul Carter Harrison et le théâtre néo-africain notamment. La bibliothèque d’Anglais de l’Université de Tours gère le « Fonds Fabre » au sein du CRAFT dirigé par Claudine Raynaud. Souhaitons que la Mairie de Souillac s’en inspire pour gérer le « Fonds Sim Copans » qu’elle « stocke » depuis la fin des années 90 dans du kraft. C’est un des thèmes que j’aborderai avec le nouveau maire dans quelques jours, qui je crois en a plus que le souhait et l’envie, il a je crois, l’intérêt de ce patrimoine culturel hors du commun.
Robert Peyrillou
N° 645 – 5 euros à l’ordre de Jazz Hot BP 405 – 75969 PARIS cedex 20

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11 avril 2008

Latin Bop Quartet à nouveau à Souillac

photo Latin Bop quartet

Juillet 2007, le Latin Bop Quartet vient prendre l’air du Lot et apprécie particulièrement « l’ambiance de la ville, la musique dans les rues, le contexte avec le public ». Les quatre musiciens allemands régalent les spectateurs de nombreux standards de bop et de hard bop ainsi que de compositions personnelles ; les musiques de Art Pepper, John Coltrane, Wayne Shorter, Dexter Gordon profitent des terrasses ensoleillées. Juillet 2008, le Latin Bop Quartet revient, avec plus de concerts. Son enthousiasme ne s’est pas démenti. Nous les attendons avec impatience et curiosité. Que nous ont-ils concocté cette année ?
Marie-Françoise

les musiciens : Lutz Martin Rathsfeld saxophone, Markus Diehl contrebasse, Walter Haimann piano, Giovanni Gulino batterie.

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06 avril 2008

Quand un sax prend une vielle à roue pour voyager!

Il est 20 h à Labastide Murat, le nouveau conseiller général de 22 ans serre encore des mains, nous sommes « sous » la mairie, ça ressemble à une salle des années 50. Quel âge a le jazz ? et la musique traditionnelle ? Où sont les jeunes de l’école de musique ? Ils ne sont pas au « Diapason » ce samedi 5 avril 2008. Ils ont cru que le poisson du début de semaine n’était plus frais ! Pourtant on en apprend à écouter Jean Marc Padovani parler du Duke et de Caravan, de Mingus et de ses castagnettes, de Miles Davis, Gil Evans et leur Sketches of Spain…. Ce soir, ce n’est pas une première, vous le savez, ce duo a été créé à Souillac en 2005 un soir où Alain Gibert l’arfiste rencontrait André Ricros le cabrettaire. Mais pour la cinquantaine de personnes présente et captivée, c’était bien une première que d’entendre les 2 musiciens se raconter des histoires, en rire, surenche-rire…Le deuxième, c’est Gilles Chabenat vielliste, autrement dit joueur de vielle à roue. Leurs histoires, c’est celles d’Ecce Mundus un traditionnel arrangé par le saxophoniste, puis d’Une cavale, Soléart ou des thèmes tirés de l’Arrosoir et le Mirliton d’après des collectages d’Achille Millien dans le nivernais, on pénètre avec eux dans le Jardin des orties cher à George Sand. C’est ça le jazz chez nous, c’est l’improvisation à partir de matériaux que sont les thèmes du répertoire du patrimoine de notre terroir. Et notre terroir ce sont les histoires orales de nos ancêtres, des ancêtres des spectateurs subjugués un soir au cœur du pays des moutons mais aussi des carpes saxophones et des lapins vielles à roue. Il ne manquait que la cheminée au coin du feu des projecteurs.
Robert Peyrillou
photo RP

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04 avril 2008

Jazzez-vous le samedi 5 avril à 14h sur www.radiopac.fr

Dans l'émission d'Hubert Bouysse qui accueille Robert Peyrillou, il sera question des Milandes en Dordogne, d'Itaru Oki, Jean Marc Padovani, Rocé, Yaron Herman, Emile Parisien, Archie Shepp, Olivier Franc, Gilles Chabenat, d'AFIJMA, d'Ahmad Jamal, Martial Solal, Charles Balayer, Riccardo Del Fra, de bus, de Mina Agossi, de Barcelone, d'Henri Texier, Chris McGregor, Miguel Costillas et plein d'autres choses encore et tout ça en une heure, oui, mais ça fait 60 minutes et la musique alors, eh bien elle en fait partie, on en écoutera certains, mais lesquels?

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Aux amis bordelais et toulousains,


Vendredi 4 et samedi 5 avril à Toulouse, le département du Lot vient présenter ses richesses touristiques et les 11 et 12 au cœur de Bordeaux. Les stands de spécialités culinaires lotoises offriront des dégustations. Tous les festivals lotois seront de la partie et bien sûr celui de Souillac. Vous serez les premiers à obtenir les flyers 2008. Le Jazz Chamber Orchestra, qui a animé tant de soirées à Souillac, sera à Bordeaux le 12 allées de Tourny. À Toulouse, rue Alsace-Lorraine, vous pourrez rencontrer les responsables de l’office de tourisme et, le samedi, des bénévoles de Souillac-en-jazz. Nous vous attendons et nous réjouissons à l’avance de discuter avec vous.
Marie-Françoise

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03 avril 2008

Campagne napoléonienne pour le duo Padovani Chabenat





Entretien avec Jean-Marc Padovani, saxophoniste, et Gilles Chabenat, vielliste,
Toulouse, mai 2005, paru dans la Jazzette n°42, 21 juillet 2005

Associer le saxophone et un instrument traditionnel paraît surprenant, vous ne trouvez pas ?G.C. : la vielle à roue n’est pas un instrument traditionnel, elle est utilisée dans les musiques traditionnelles mais c’est un aspect très réducteur de son histoire. Cet instrument existe depuis l’Antiquité, a traversé le Moyen Age, l’époque baroque et n’a été associé aux musiques traditionnelles qu’à la fin du 19e siècle. Voilà pour la première partie de la question.Pour ce qui est de la surprise, c’est un instrument surprenant en jazz et il y a très peu de vielliste dans le jazz. Cela tient à une grande complexité technique et en particulier à des questions de lecture : les techniques instrumentales sont à réinventer. Le clavier est très compliqué et ne réagit pas comme celui d’un piano.
Donc un instrument complexe mais qui offre beaucoup de possibilités ?
G.C. : c’est un instrument chromatique, qui a donc beaucoup de tonalités et qui peut produire des sons à l’infini.
Quelles sont donc les particularités de la vielle à roue en jazz ?
G.C. : c’est un instrument qu’on n’attend pas, à cause justement de sa popularité en musique traditionnelle. J’ai trouvé un son original, proche du violoncelle. Mon instrument est ultra moderne. Mon luthier me fabrique une vielle ergonomique, qui a cependant l’aspect d’un instrument ancien.
Et avec le saxophone ?
G.C. : la musique de Jean-Marc est chatoyante, généreuse, construite sur une écriture. Il y a donc rencontre car une fusion entre saxophone et vielle est improbable. De la rencontre naît la surprise. Un matériel thématique sur lequel se greffe alors l’improvisation.
J.-M.P. : on ne peut pas dire qu’il y a un instrument qui accompagne l’autre, il s’agit d’interactions. Les deux instruments qui se mélangent créent un troisième avec sa texture propre. C’est passionnant de construire avec un instrument au passé aussi riche et divers.
G.C. : Jean-Marc aime jouer avec les effets et ceux qui apparaissent dans la rencontre entre vielle et saxophone sont surprenants. Cet instrument qui a traversé les époques ne demande qu’à évoluer et son époque jazzistique lui offre une nouvelle voie.
Ils seront samedi 5 avril à Labastide Murat dans le Lot à 21h. Renseignements 06 70 95 57 30
A 20 h ils débattront sur le jazz salle multimédia toujours à Labastide Murat (qu'on se le dise! roulement de tambour de grognard)

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01 avril 2008

Qui est-ce?

Je n'ai pas osé lui faire un poisson dans le dos.
Sa posture est pourtant tentante.
Mais saurez-vous trouver l'identité de ce musicien?
Un indice
Il n'est pas accordeur de piano