02 août 2008

Roger Luccioni a tourné le dos au jazz et s'en est allé dans le jardin aux sentiers qui bifurquent






Le numéro 646 de Jazz Hot récemment paru (vente par correspondance http://www.jazzhot.net/ ) me rappelle que j’ai oublié de parler de la disparition de Roger Luccioni. Disparu à l’âge de 75 ans il y a quelques semaines, celui que l’on connaît comme contrebassiste du Jazz Hip Trio était aussi professeur de médecine, éminent cardiologue, homme politique au sein de la municipalité de Marseille, créateur du Festival des Cinq Continents, journaliste de 56 à 65 à La Marseillaise et aussi avec son ami Pierre Bompar initiateur de la revue Jazz, mensuel d’information édité par le Jazz-Club du Sud-Est. Dans son numéro 14 de juin 1959, avec en couverture Sim Copans, il rend un vibrant hommage à Sim qui venait de présenter son 1er magazine télévisé « Jazz Notes ». Il y saluait là un événement historique dans son édito « Sim Copans est donc le premier à avoir tenté la décentralisation du jazz français. Bravo… ». La première formation était celle du jazz-club du sud-est avec Marcel Zanini, Henry Byrrs, Jean Christian, Roger Rostan et Roger Luccioni. En page 10, il relate un débat du 16 avril 1959 où Sim était venu discourir du « Jazz d’aujourd’hui ». Sim y parlait de Parker et de Lester Young qui venait de disparaître, de Rollins mais aussi de Coltrane « Coltrane provoque, stimule … et pourtant Coltrane à 31 ans, est bien moins équilibré qu’un Clifford Brown à 22 … », il prend ensuite la défense d’André Hodeir « Croyez-moi, laisser travailler Hodeir tranquille … Il a déjà produit de vrais petits chefs-d’œuvre… ». Roger Luccioni appréciait particulièrement Johnny Griffin, ils se sont retrouvés.

Robert Peyrillou

à écouter: « Douces pluies » du Jazz Hip Trio chez Nocturne

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