25 octobre 2007

Improvista...mis comme cochons !

« Quelle est la différence entre concerné et impliqué » demande Bernard Lubat !
« Dans les œufs au bacon, la poule est concernée, le cochon est impliqué. »
Le rideau de scène est noir, le piano est noir, les musiciens sont vêtus de noir. Les lumières montent sur leur tête argentée, la clarinette basse est argentée.
Où que tu sois, méfie-toi en ouverture plante le décor et d’emblée le public ne se méfie plus et va prendre des « balles musettes » en plein cœur.
La musique est incandescente quand Michel Portal enflamme le piano avec son soprano. Quel son !
Les mots scattés, les mots rappés, les mots slamés, les mots lubatisés dansent et Lubat aussi. Ses mots disent les maux de la vie, Je suis dissident s’enveloppe de bandonéon et accordéon.
Des musiques traversent les improvisations, de Petit Papa Noël à Ne me quitte pas revu et corrigé sous les doigts nacrés de Portal et même à L’Internationale sortie tout droit d’une petite boîte à musique. La musique est là bien calée dans les différents duos mêlant piano, clarinette, batterie, accordéon, saxophone soprano, bandonéon, clarinette basse,……. Les boîtes de boutons nacrés donnent les frissons. Lubat est un pyrotechnicien du jazz qui déclenche les rires et les émerveillements en lançant ses fusées – Ah la belle bleue ! – la note bien sûr. La musique nous balade, la musique nous évade, la musique nous charme, la musique nous surprend quand on croit entendre les loups sur fond de troïka s’en allant trotter – le jazz : « est-ce libre ? ou esprit ? – C’est plus qu’un concert, plus qu’une BD, plus qu’un polar, c’est une rencontre entre deux amis qui ont des choses à se dire, plein de choses à se dire, à nous dire Cernez-vous, vous êtes rendus . Les rires fusent à nouveau quand Lubat joue du piano en frappant les cordes avec un martinet. Les applaudissements fusent quand Lubat joue des balais en fibre de verre, prenant toutes les couleurs de l’arc-en-ciel sur toutes celles de la clarinette basse portalienne, légèrement éclairée. C’est féérique encore quand Lubat s’attable et raisonne et résonne.
Etonnez-nous Michel Portal et Bernard Lubat, étonnez-nous toujours.
Robert Peyrillou
photo DR