03 octobre 2007

Good Mood

Les balcons, les dorures, le feutre pourpre du théâtre de l’Athénée constituent un écrin tout à fait approprié pour le Tryptik de Jean-Paul Céléa, François Couturier et Daniel Humair qui y revisitaient lundi dernier des pièces de Malher, Beethoven, Britten, Surman, Kühn… Mais c’est le terme «revisite» qui me semble discutable. Que penser en effet de «Ludwig»? Piano et contrebasse à l’unisson, à la fois métronome et harmonie, tandis que Humair, baguettes, balais, cymbales, improvise. Revisite donc ou prétexte à un long chorus à la tonalité dramatique. Humair avoua (mais qui peut y croire sérieusement?) une méconnaissance de la culture classique et la convocation d’Ornette Coleman, initiateur de l’improvisation collective, rend d’abord compte de leur complicité. Bref… Humair improvisait. Et puis qui reste de marbre face à son jeu reconnaissable entre mille?
Il faut toutefois se garder d’un travers dangereux: il n’y avait pas surreprésentation du batteur. Que l’album soit signé par les trois musiciens, présentés dans l’ordre alphabétique, n’est pas une concession à une posture faussement modeste. D’ailleurs la FNAC (agitateurs au mieux modérés) répertorie l’album à Céléa. Et puis le livret insiste : «Ces trois-là… Comme trois fois un. Ou une fois trois». Enfin «Tryptik», ça résonne comme la fusion des trois instruments.
Terminons donc par «Canticle with Response» de John Surman (qui participe par ailleurs à un trio avec Jean-Paul Céléa et Daniel Humair). D’abord des accords graves au piano que la ligne de basse et la batterie viennent superposer dans un tempo très lent. Grave et lent… Il y a quelque chose d’une marche funèbre. La contrebasse de Céléa vient ensuite choruser sur le piano plus haut de Couturier et les sons percutés d’Humair.
Délicieux.

P.S.: Jean-Paul Céléa et Martine Palmé me donnent l'occasion d'un clin d'oeil admiratif pour le trio Jean-Paul Céléa (contrebasse), Dave Liebman (sax) et Wolfgang Reisinger (d).

Gilles

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