15 octobre 2007

e.s.tra-terrestre.

Peut-on ressortir d’un concert d’e.s.t. sans en être profondément changé?
En arrachant des accords sursaturés à la contrebasse sur quelques notes répétées de manière obsessionnelle, en mélangeant jazz, électro, rock, classique, pop, ils donnent, dans ce génial syncrétisme, le sentiment qu’e.s.t. représente un moment de la musique, qu’il y avait un avant, qu’il n’y aura peut-être pas d’après, que plaisir et intelligence constituent une entité irréductible et, surtout, l’impression d’une révolution qui renvoie dans un passé sépia et poussiéreux toutes les autres expériences musicales.
Ils donnent aussi le sentiment d'une prise de risque irrationnelle, de la musique en seringue, la jouissance d’un saut sans parachute, d'un suicide des sens, qu’il faut, immédiatement et irrémédiablement, condamner Esbjörn Svensson Trio aux enfers puis brûler ceux qui, comme moi, ont assisté au concert qu’ils donnaient samedi dernier à Tourcoing.
Si vous ne la faites pas, vous n’y échapperez pas.

Gilles

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