30 octobre 2007

Il peut être fier de son carnet de notes !

(photo Pascal Rabot)
Jean Marc Lajudie est un musicien, Jean Marc est un enseignant sérieux voire trop ! Mais en bon prof de batterie, il met des notes, d’ailleurs son livre s’appelle « Carnet de notes ». Alors certaines sont bleues bien sûr, mais d’autres sont salées comme celle mise à celui qui lui barra la route de chez Claude Bolling. C’est un livre simple, c’est l’histoire d’un mec qui ……mais je m’égare, il y a ses coups de cœur, il y a ses reconnaissances, il y a ses certitudes, il y a aussi ses coups de gueule. Avec son CAP de chez Gutenberg, il a imprimé sa patte sur le monde de la batterie, celle qu’on apprend à l’école, sa pédagogie fait aujourd’hui référence.
Il se souvient d’un « sacré batteur » François Merville stagiaire à Souillac au milieu des années 80, qui « venait en train avec sa batterie Maxwin » et des copains « maîtres de stage » comme un certain Richard Galliano, ou encore Bernard Arcadio, « Patou » Peyrièras, Jean Claude Fohrenbach dit Fofo. Une photo rappelle que même Sam Woodyard en 1985 essayait de lui « piquer des plans » dans la rue à Souillac.
En tant que musicien, il est le « gendre idéal » des chefs d’orchestre qui n’ont qu’à se louer de ses services gagnants, avec lui c’est souvent plus une histoire d’amitié qu’une histoire de travail – mais c’est un bûcheur - il a battu le monde entier avec Raymond Lefèvre, Marcel Azzola, Juliette Gréco, Marc Ogeret ……
Pascal Rabot lui, a parcouru l’univers de celui qu’on appelait « Bill », accordéoniste à ses débuts, il est allé chercher les éclairages de l’artiste pour faire toute la lumière sur les peaux, baguettes, cymbales ou fûts. Le noir et blanc allié à l’effet artistique, au cadrage nous montre le photographe sous un autre angle, un grand angle, celui de l’Art primant dans ce livre sur celui du reportage. On aurait aimé peut-être que des « éclats » de batterie viennent rythmer le texte. Jean Marc excelle dans l’écriture de « Crème caramel » dédiée à Daniel Humair – merci à l’éditeur d’avoir joint la partition en cadeau - son cœur bat le tempo au long des pages, dans le style « swing » de ses mots.
Le livre mérite une bonne note.
Désolé Claude mais après ça, on n’écoute plus béat un solo de batterie.
Robert Peyrillou
Carnets de notes d’un batteur de Jean Marc Lajudie
Préface Jean Alambre, photographies Pascal Rabot
Editions Mines de rien - La Gane de Ponty
19500 JUGEALS-NAZARETH

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28 octobre 2007

concert Nouvelle-Orléans à Toulouse

C'est Marc Oriol qui nous a fait passer l'info.
Merci à lui

25 octobre 2007

Corps à corps avec une contrebasse

Avishaï Cohen Trio.
Avishaï Cohen, contrebasse ; Shaï Maestro, piano ; Mark Guiliana, batterie

Ils sont trois, ils sont class, ils sont discrets. Ils s’installent et placent d’entrée leur jeu au niveau de la compétition internationale.
Avishaï Cohen capte les regards et l’attention. Incroyable rapport physique entre ce personnage et sa contrebasse. Il la prend à bras le corps et dans toutes les positions ! Ses longs doigts agitent toutes les parties visibles des cordes, le long du manche et jusqu’en dessous du chevalet. Ses mains solides lui donnent aussi de grandes tapes dans le dos, comme à une vieille amie. Je suis convaincue qu’il cogne avec son crâne et frotte avec son oreille. Corps à corps. Il se passe quelque chose entre ces deux-là ; quelque chose de beau, quelque chose de fort. Et nous assistons ébahis à cette déclaration d’amour. On écarquille les yeux, à défaut des oreilles.
Le piano lance de petites phrases, simples mélodies, jouées en boucle, musique répétitive. On attend, on sait que quelque chose d’incroyable va se passer, on attend l’inattendu et bien sûr c’est là ; c’est la batterie qu’on a entendu monter et qui éclate ; c’est la contrebasse qui se métamorphose en multiples instruments, mélodiques et percutants, c’est un rythme qui s’est perdu, et nous sommes à la fois fascinés, ravis et décontenancés. La petite phrase est toujours là, tenace, si simple dans le déploiement imaginatif de sons.
Le concert est intense mais court alors on en redemande. Cohen, qui n’a pratiquement pas pris la parole de tout le concert, se lance dans une chanson en hébreu. Le deuxième rappel poursuit l’élan du chant avec une version étonnante de Come Together en duo batterie - basse, à l’archet ! Le public est ravi et les musiciens reviennent une troisième fois mais achèvent le spectacle avec un morceau qui paraît hors sujet : après avoir donné du jazz ardu et profond, Avishaï Cohen tente de faire chanter la salle sur un air traditionnel. Belle tentative mais on aurait préféré encore du si bon jazz qu’au début, encore et encore… Encore un trio piano –basse – batterie qui transporte, tonifie ; c'est sûr il n'y a pas qu'un "Maestro" parmi ces trois musiciens!

Juliette et Marie-Françoise

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Improvista...mis comme cochons !

« Quelle est la différence entre concerné et impliqué » demande Bernard Lubat !
« Dans les œufs au bacon, la poule est concernée, le cochon est impliqué. »
Le rideau de scène est noir, le piano est noir, les musiciens sont vêtus de noir. Les lumières montent sur leur tête argentée, la clarinette basse est argentée.
Où que tu sois, méfie-toi en ouverture plante le décor et d’emblée le public ne se méfie plus et va prendre des « balles musettes » en plein cœur.
La musique est incandescente quand Michel Portal enflamme le piano avec son soprano. Quel son !
Les mots scattés, les mots rappés, les mots slamés, les mots lubatisés dansent et Lubat aussi. Ses mots disent les maux de la vie, Je suis dissident s’enveloppe de bandonéon et accordéon.
Des musiques traversent les improvisations, de Petit Papa Noël à Ne me quitte pas revu et corrigé sous les doigts nacrés de Portal et même à L’Internationale sortie tout droit d’une petite boîte à musique. La musique est là bien calée dans les différents duos mêlant piano, clarinette, batterie, accordéon, saxophone soprano, bandonéon, clarinette basse,……. Les boîtes de boutons nacrés donnent les frissons. Lubat est un pyrotechnicien du jazz qui déclenche les rires et les émerveillements en lançant ses fusées – Ah la belle bleue ! – la note bien sûr. La musique nous balade, la musique nous évade, la musique nous charme, la musique nous surprend quand on croit entendre les loups sur fond de troïka s’en allant trotter – le jazz : « est-ce libre ? ou esprit ? – C’est plus qu’un concert, plus qu’une BD, plus qu’un polar, c’est une rencontre entre deux amis qui ont des choses à se dire, plein de choses à se dire, à nous dire Cernez-vous, vous êtes rendus . Les rires fusent à nouveau quand Lubat joue du piano en frappant les cordes avec un martinet. Les applaudissements fusent quand Lubat joue des balais en fibre de verre, prenant toutes les couleurs de l’arc-en-ciel sur toutes celles de la clarinette basse portalienne, légèrement éclairée. C’est féérique encore quand Lubat s’attable et raisonne et résonne.
Etonnez-nous Michel Portal et Bernard Lubat, étonnez-nous toujours.
Robert Peyrillou
photo DR

from Mat

C'est l'affiche de l'édition 2008?
pour replacer cette image dans le contexte, cliquez ici

merci, merci, merci

... à Jean-Marc Kieffer pour l'impression, Sandrine Champagne et les élèves pour le façonnage ainsi que, plus globalement, au LPO Claude Garamont de Colombes (92). C'est en effet grâce à leur travail et leur disponibilité que nous avons eu le flyer hiver 2007-2008 dont les premiers ont été distribués à Toulouse lors du festival Jazz sur son 31.

Gilles

24 octobre 2007

Jean Marc Lajudie se livre à Brive


Les Editions Mines de Rien de Florence Coudert et Pascal Rabot proposent notamment cette année à la Foire du Livre de Brive la Gaillarde présidée par Bernard Pivot un remarquable ouvrage de Jean Marc Lajudie avec Jean Marc Lajudie dans son propre rôle, celui d'un passeur de swing avec sa Drum's School à Limoges, celui d'un jazzman au tempo sûr, n'est-ce pas Serge Delaite, celui d'un accompagnateur gentleman auprès de Juliette Gréco, celui d'un "frère" généreux dont le talent n'a d'égal que sa gentillesse. Merci Monsieur Lajudie pour ces "déjà" 40 ans de musique! au fait, combien coûtait la baguette de tambour à tes débuts?
Robert
pour en savoir plus p.rabot@free.fr ou à Brive sous la halle Georges Brassens du 26 au 28 octobre pour une dédicace

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22 octobre 2007

Parfait accord

Concert Odyssud, Blagnac, jeudi 18 octobre 2007

Voici Andy Sheppard (s), Billy Drummond (d), Steve Swallow (b) et… où est-il? Ah! Le voici! The Lost Chords find Paolo Fresu. C’est ainsi que Carla Bley a, devant une salle pleine à craquer, donné le départ à deux heures d’un concert où chaque composition, chaque arrangement semblent être le fruit d’un long cheminement esthétique. Délicatesse, élégance, raffinement. La répartition des rôles est significative. En leader discrète, Carla Bley s’est effacée derrière des compositions «faites pour les musiciens». Elle n’a fait aucun chorus, laissant aux duettistes Paolo Fresu et Andy Sheppard, ainsi qu’à Steve Swallow le soin de mener, pas à pas, le note à note. Le trompettiste a trouvé son ton et son propos : «cool» et trompette bouchée, il évoquait Miles Davis; souple, il s’est plié vers le sol pour y saisir ses phrasés ou tourné vers le ciel pour lancer des notes claires et tenues.

En outre, Carla Bley a eu l’élégance et le respect du public de nous parler en français, attention qui montre bien son souci de la perfection. D’ailleurs tout est imprégné de cette perfection, les compositions, les enchaînements, les relations entre les instruments et les chorus; en même temps, la tendresse du regard de Steve Swallow vers le front baissé de Carla Bley, les sourires entre trompettiste et saxophoniste, les libertés d’expression et d’imagination ont coloré le concert et nous ont rapprochés des musiciens.

La première partie du concert a été consacrée au Banana Quintet, cinq mouvements d’un même morceau, enchaînées rapidement et qui ont mis le public devant cette contradiction : applaudir parce que c’est superbe mais ne supporter aucun bruit susceptible de perturber la musique. Il fallut donc attendre les dernières notes d’«Ad Infinitum» pour supplier, avec fracas, le retour sur scène des musiciens. Ils reviendront pour dérouler «Death of Superman» devant un public qui, dans un silence attentionné, savourait.

P.S.: Jazz sur son 31 n'autorise pas les photos durant les concerts. Celle qui illustre ce billet a été prise en 1999 lorsque Carla Bley, en octet, s'était produite à Souillac

Gilles, Juliette, Lisa, Marie-Françoise

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21 octobre 2007

e.s.t. encore et encore

Vous vous êtes très certainement rendu compte qu'on est complètement fan d'Esbjörn Svensson Trio.
Pour celles et ceux qui habitent au-delà de la Loire, ils passent le 28 octobre à Bruxelles et le 23 novembre à Caen. En revanche, pour ceux qui souhaitent absolument rester du bon côté du soleil, il faudra attendre le 2 mai pour les voir à Saint-Gaudens.

Gilles

18 octobre 2007

Si on vous demande vous direz que le Jazz Chamber Orchestra va bien

Je viens d'avoir des nouvelles de nos amis qui viennent nous rendre visite souvent l'été. Fred n'est pas très bavard, Pascal a l'air de se plaire, c'est ce qu'il a dit à ses parents, Jean Luc déprime un peu, il faut dire qu'il a perdu de vieux amis Michaël, Guy, Jacques et Joe, quant à Alain, il me parle de Danielle Gilbert, ça me chagrine un peu de le sentir comme ça,... enfin!
Robert
PS: si vous voulez aussi des nouvelles www.lechamber.com

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17 octobre 2007

Bill Evans’ bluegrass

Mardi 16 octobre 2007, Automne club, Jazz sur son 31, Toulouse

Saxophones, clavier, chant : Bill Evans ; violon : Christian Howes ; banjo : Ryan Cavanaugh ; basse électrique : Ric Fierabracci ; batterie : Joel Rosenblatt

Le groupe s’installe et en quelques secondes on bascule, in media res, dans un univers nouveau, comme Alice qui passe la porte. Le son de ce quintet est déroutant. Sans doute parce que les instruments d’ordinaire acoustiques sont électrifiés. Le sax, le banjo et le violon ne sont pas seulement amplifiés, ils sont passés à la moulinette microphonique qui leur donne une proximité lointaine. Etrange sentiment d’un son à portée de main et pourtant gardé à la distance qui nous sépare du New Jersey… Le bluegrass des origines est métamorphosé, il a quitté son tout petit coin de campagne et son folklore, décapé, rapide, électrique et fondu dans le bop et le rock.

D’ailleurs, tout dans ce concert révolutionne la géographie. Le banjo ne peut s’empêcher de rappeler de temps à autres son appartenance à la country mais il se trouve nez à nez avec un violon tout juste débarqué d’un vieux pub irlandais. Le type costaud assis derrière la grosse batterie pourrait avoir boxé avec James Brown : il frappe ses caisses avec l’énergie de la funk ! Et Bill Evans, dans tout ça, passe du sax jazz indubitable à des chansons soul qu’il accompagne au synthé. La basse électrique, saturée aux bons moments, fait resurgir le rock des années 70, entraîné bien sûr par les solistes qui basculent eux-mêmes dans le blues destroy. Face à face d’époques distinctes pour un joli pari bien tenu !

On retiendra un concert énergique, pour ne pas dire énergétique tant la puissance circule d’un instrumentiste à l’autre à une vitesse ahurissante. On en arrive à se demander s’ils ne sont pas dans une salle de sport quand le violon reprend et allonge les étirements du soprano. Bandana pour le premier, banjo pour le second, longue queue de cheval pour le troisième ; la bande de cow boys fait le tour du ranch avec entrain, au galop ! Pas un western, non, plutôt un dessin animé de Tex Avery : la musique est amusante, festive, jouissive. En effet, il faut qualifier le spectacle dont on est témoin. Bill Evans n’est pas seulement un saxophoniste brillant au son séduisant, il est aussi un amuseur sympathique et ses airs de Richard Gere alimentent le show d’un chanteur de pop. Pourtant, il n’est pas là en star mais en bon vivant et sait toujours s’effacer humblement pour laisser ses musiciens dialoguer en toute liberté. C’était hier le premier concert de la tournée de leur nouvel album, ils ont bien mangé et bien rigolé et nous, on bien voyagé… That was good fun !

Juliette

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Bojan Z trio invite Enrico Rava, conversations en multisessions


Samedi 13 octobre, Automne Club, Toulouse
Piano : Bojan Zulfikarpasic ; contrebasse : Rémi Vignolo ; batterie : Martijn Vink ; trompette : Enrico Rava ; trombone : Gianluca Petrella

L’Automne club est un chapiteau Magic Mirrors, chaleureux, lumineux, avec un petit côté club.
MF : Je suis vraiment contente de les entendre tous les deux, ils sont venus à Souillac, Bojan plusieurs fois. Et c’est une nouvelle formule.
J : Tu connais Xenophonia ? C’est une autre voie que Bojan ouvre, une autre musique, avec la rencontre Vignolo-Hoenig.
Commence le concert : trois bons quarts d’heure pour le trio piano basse batterie, ½ heure pour le duo trompette trombone, ½ heure pour le regroupement des deux formations qui jouera en fait plus d’une heure !
J : Le premier set est enthousiasmant. Bojan est installé derrière ses trois claviers : un piano acoustique, un synthé et un Rhodes bojanisé. Comme lorsque je l’avais vu à Bruxelles au printemps mais le trio n’était pas non plus au complet puisque Rémi Vignolo était remplacé par Darryl Hall.
MF : Tu n’avais donc pas pu voir l’incroyable connivence, coïncidence entre le pianiste et le contrebassiste ?
J : Non, pas en live. Ici, ils sont en plus servis par l’acoustique remarquable de la boîte en bois qu’est cette salle !
MF : Et puis ils sont surprenants ; la recherche de sonorités de Bojan ouvre des possibles, provoque des rencontres sonores sans jamais heurter. Il explore maintenant le rock, le blues, l’électrique et on ne retrouve plus son inspiration des Balkans. Mais c’est tellement riche ! C’est une musique compliquée.
J : oui mais en même temps facile, en accès direct notamment grâce au comportement des musiciens, à leur générosité, à leur envie de partage.
MF : ils laissent la place à Enrico Rava et sa trompette et à Gianluca Petrella et son trombone. À Souillac j’avais été fascinée par le son de la trompette de Rava. Et c’est toujours aussi parfait, une justesse impeccable. Quant à Petrella, il nous en met plein les yeux et les oreilles et sa recherche de sons est ébouriffante. Son bras s’étend et étire la coulisse jusqu’à des longueurs insoupçonnées. Virtuose !
J : Je suis d’accord pour dire que Petrella se place là où on ne l’attend pas : on est parfois surpris d’entendre de tels sons sortir d’un trombone. Pour ma part, je n’ai pas été complètement emballée mais c’est juste une question de goût. En tout cas, les deux compères marquent un changement radical de ton, d’ambiance, de musique. La rencontre entre deux faces de l’Italie, celle du maestro serein, posé, qui dispose de tout son temps pour montrer tout son art et celle du jeune fougueux, démonstratif qui ne se lasse pas d’explorer.
MF : Et la troisième demi heure dure plus d’une heure. Ils sont tellement contents de jouer et de jouer ensemble, on a l’impression qu’ils ne pourront pas s’arrêter.
J : Et qu’ils s’amusent ! Ils sont tout le temps tous ensemble, les chorus ne sont pas des solos. Chacun y va de sa touche discrète pour valoriser l’éblouissante performance de l’autre. Effectivement, ça pourrait encore durer et on ne s’y opposerait pas !
MF : Et le rappel ! Bojan lance quelques mesures de blues et …
J : et c’est à un bœuf qu’on a droit ! pas très mélancolique comme blues ! des impros virtuoses où chaque musicien donne le meilleur de sa musique. Impossible de résister à leurs musiques, à leurs jeux, à leur plaisir que nous partageons sans retenue.

Juliette et Marie-Françoise

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16 octobre 2007

Bulletin d'octobre

Les membres bénévoles de l'association Souillac-en-jazz se sont réunis le 14 octobre (une petite quinzaine de personnes). Compte rendu.

Activités autour des concerts :
En raison de difficultés de gardiennage et d’assurance, nous renonçons à présenter l’exposition des dessins de Claude Nougaro.
Nous soutenons le concert de Gospel songs organisé par les Caribbean Voices le 14 décembre au Palais des Congrès à Souillac. Les bénévoles de Souillac-en-jazz viendront donner un coup de main.

L’animation :
La programmation se précise : viennent de manière certaine Curcuma (formation toulousaine) et Latin Bop Quartet (d’Allemagne). Un mini brass band mobile est pressenti : Aristo Catr’ de Serge Pendaries et Bernard Bigeardel. Le stage de danse est maintenu à l’identique.
Nous réfléchissons à un groupe qui pourrait se déplacer en véhicule et jouer dans les campings.

Assemblée générale : elle se tiendra le 15 décembre. Les convocations seront préparées en novembre.

Concerts : la programmation n’est pas encore arrêtée, patience !

Le soutien du Conseil Régional : le conseil Régional a réuni à Toulouse les directeurs de salle, les directeurs d’écoles de musique, les responsables de festivals, de clubs pour réfléchir à des possibilités de réseau. Une newsletter est envisagée. Les jeunes (jeune public et jeunes musiciens) sont à l’ordre du jour. Comment promouvoir les jeunes musiciens ? comment attirer le public jeune ? question qui revient souvent sur le tapis à Souillac-en-jazz.

Marie-Françoise





15 octobre 2007

Stéphane Galland voyage dans le temps

Concert le 12 septembre 2007 au KVS : Late nights, Klara Festival, Bruxelles
Stéphane Galland (batterie) invite Yaron Herman (piano), Nic Thys (basse), Gloire Nguya (guitare), DJ Grazzhoppa


Ils sont en retard. Chacun de son côté court à ce rendez-vous insolite. Chacun arrive d’un autre concert, d’un autre univers.
Yaron Herman est aussi à l’aise que s’il squattait le piano dans le foyer du lycée à la pause déjeuner.
Dj Grazzhoppa sort de la “box of night” d’une université de banlieue. Casquette, tee-shirt XL, look hip hop “conventionnel”, ni provoc’ ni vulgaire.
Le bassiste Nic Thys revient de Cuba d’où il ramène la casquette de Fidel Castro. Là-bas, il a accompagné Boubacar Traoré qui lui a offert une chemise en tissu traditionnel. Association de styles controversée !
Gloire Nguya. Il n’arrive pas seulement d’ailleurs ; il vient d’un autre temps. Chemise blanche, gilet sans manches et même des bandes de carreaux noirs et blancs cousues aux poignets et autour du col. Peut-être a-t-il joué dans la reconstitution qu’a tournée Wim Wenders pour The Soul of a man.
Stéphane Galland, lui, se fait remarquer par son classicisme. Jean, baskets, tee-shirt ; simple mais classe. Les mêmes cheveux longs qu’il y a cinq ans au concert de Joe Zawinul à Africajarc, où j’avais découvert ce jeune batteur impressionnant. Difficile de ne pas y penser car le décès du maître du « Bulletin météo » a été annoncé la veille.
Zawinul, on le retrouve d’ailleurs à tous les coins de rues de cette poursuite infernale. La fusion est encore en suspens et on est pourtant sûr que les cinq musiciens vont se percuter… Ils courent bel et bien les uns vers les autres dans des circuits distincts mais tous à la même cadence. La poursuite n’est pas une fuite et le bout-à-bout mène au split-screen où l’écran se divise en cadres de mêmes dimensions. Le quadrillage détruit le cadre et, de fait, on déconstruit, on répète. Jusqu’à la décadence, la décade danse. Ainsi, on dépoussière pour envoyer en l’air l’ordre établi. De bons grands coups de pied dans les terriers. Tout pointe son nez, même du reggae ! La musique est mise à jour : updated.
Pourtant, comme si le danger se faisait sentir, les musiciens regagnent lentement mais sûrement les craquements des boiseries classiques, antiques. Un vinyl amplifié qui finit par grésiller donne l’occasion à Nic Thys de déposer sa basse et d’empoigner une bonne vieille contrebasse acoustique qui fait grincer le plancher. Les invités s’effacent et le piano retrouve ses marques. Ulysse rentré à Ithaque restaure les clôtures de son territoire. En toute confiance, Yaron Herman en profite pour faire le clown. Il passe au saloon et invite ses copains à un petit bœuf entre amis. L’impro est toujours là et tant mieux mais l’atmosphère a changé. On ne s’attendait pas à un tel retournement de situation : le début du concert n’annonçait pas ça. Le thermomètre approchait du niveau de fusion mais, comme s’ils n’avaient pas pu assumer autant de degrés, les musiciens se séparent, se divisent, s’éloignent. Certes, ils savent se retrouver dans le trio inattendu, filet de sécurité où la musique se complexifie, se “dépopise” et en même temps se libère.
Une fois la terreur passée, la confiance revient, tant bien que mal. Ils se cherchent encore un peu et finissent par se trouver. Platine caressée avec sensualité. Disque scratché énergiquement. Cordes frappées inexorablement, comme le tempo aussi fiable qu’un éternel tic-tac. Depuis tant d’années, la tragédie est bien rôdée et cela pourrait durer et durer et durer…
Juliette

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Une si belle heure


Jazz sur son 31, festival de jazz, Haute-Garonne.

Une heure avec Jean-Michel Pilc, mercredi 10 octobre, Automne Club, Toulouse.

Les premières minutes vocales du concert sont déconcertantes mais c’est pourtant la voix de Magalie Pietri qui va donner sa consistance à la magnifique heure avec Jean-Michel Pilc : ce sera exigeant, corporel, charnel, humain. L’harmonica de Olivier Ker Ourio apporte rapidement sa touche mélodique ; ce sera donc aussi mélodique. Les morceaux se succèdent dans la diversité : à quelques anciennes compositions, Jean-Michel Pilc ajoute une variation complexe sur deux Gerschwin et des morceaux très récents (« d’il y a quelques jours »). On touche ainsi avec curiosité l’évolution de sa pensée musicale et de son travail. Construits sur de petites phrases répétées, les morceaux se développent selon la fantaisie de chaque musicien. Plus que des solos, les interventions des musiciens racontent des histoires, chacun un épisode ou une variante d’un ensemble, alors que le piano déroule son fil têtu. Magalie Pietri est ovationnée – « je crois qu’il y a du favoritisme », sourit Pilc –. Son jeu, son chant sont captivants, tout son être est là, vibrant dans sa robe rouge, rayonnant, matérialisé autour de la musique. Les face à face frappants harmonica / percussions, percussions / piano, piano / harmonica rendent palpable la construction brique par brique du moment musical. La complicité et le plaisir de jouer des deux compères se teintent de sourire et d’humour. Périodes ludiques.
Il ne faut pas croire que, parce que Magalie Pietri rayonne, les autres musiciens sont en retrait. Le jeu subtil de l’harmonica d’Olivier Ker Ourio s’insinue et nous charme. Si petit et si près de la bouche, l’instrument adhère au musicien qui nous emmène dans des rêves et ainsi offre un écrin à la voix.
Quant à Guillaume Kervel, il n’abuse jamais de ses étranges instruments qui glissent leurs sons et leurs résonances puis il se démène, ses bras parcourent les steel drums et les tambours, il danse et chante.
Pilc est là, tout le temps, - en leader discret -, ses mains courent sur le clavier ou font claquer les cordes dans la caisse. D’harmonique, il devient percussion selon les besoins. Pilc raconte aussi, prend la parole et dialogue. La recherche exigeante de ses compositions, son parti pris exploratoire ouvrent un panorama qui tient les spectateurs en haleine. Enfin le pianiste nous promet une surprise. Rosario Giuliani et son saxophone rejoignent la formation pour un époustouflant rappel.


Marie-Françoise

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e.s.tra-terrestre.

Peut-on ressortir d’un concert d’e.s.t. sans en être profondément changé?
En arrachant des accords sursaturés à la contrebasse sur quelques notes répétées de manière obsessionnelle, en mélangeant jazz, électro, rock, classique, pop, ils donnent, dans ce génial syncrétisme, le sentiment qu’e.s.t. représente un moment de la musique, qu’il y avait un avant, qu’il n’y aura peut-être pas d’après, que plaisir et intelligence constituent une entité irréductible et, surtout, l’impression d’une révolution qui renvoie dans un passé sépia et poussiéreux toutes les autres expériences musicales.
Ils donnent aussi le sentiment d'une prise de risque irrationnelle, de la musique en seringue, la jouissance d’un saut sans parachute, d'un suicide des sens, qu’il faut, immédiatement et irrémédiablement, condamner Esbjörn Svensson Trio aux enfers puis brûler ceux qui, comme moi, ont assisté au concert qu’ils donnaient samedi dernier à Tourcoing.
Si vous ne la faites pas, vous n’y échapperez pas.

Gilles

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11 octobre 2007

Hiver 2007-2008

Nous avons décidé de faire un flyer hiver 2007-2008. Cette initiative, a priori surprenante et dont nous ne connaissons pas de similaires, est expliquée dans une interview. A lire et à relire sur le blog en exclusivité!

Vous nous décriviez ce flyer?
On a repris le visuel élaboré l’an dernier par Hélène Dedieu. On a modifié quelques couleurs pour que, du premier coup d’œil, on s’aperçoive qu’il ne s’agit pas de l’édition 2007 et on a fait figurer les dates de l’édition 2008. Sur le verso, il y a les adresses URL du site et du blog ainsi qu’une invitation à consulter celui-ci régulièrement.

Mais pourquoi un flyer hiver?
Parce que nous n’arrivons pas à être couvert par la presse nationale. Libé nous annonçait mais nous ne sommes plus dans leur mémento. Peut-être parce que la maquette des pages «Culture» a changé? Ils annoncent en effet moins de spectacles. Quant au Monde, il ne s’intéresse pas au jazz et le Figaro, on ne le lit pas.

Et la presse locale?
Nous sommes couverts par La Dépêche, dans les pages «Lot», par La Montagne, l’Echo corrézien, on est également répertorié dans la presse spécialisée, c’est la cas de Jazzmag, Jazzman, Jazzhot et Les Inrocks. Malheureusement, c’est loin d’être satisfaisant pour toucher un large public.

Et les autres médias?
Radio PAC organise chaque année une après-midi au festival. L’émission est d’ailleurs enregistrée dans la bibliothèque de Souillac. Ensuite, en-dehors de TSF qui, cette année, a interviewé notre Bob de chef, c’est le néant. Inter couvre les «grands» festivals, Anne Montaron, Besançon et Mulhouse et, quant à la télé, c’est le néant mais sans exception.

Le flyer hiver 2007-2008 peut-il remédier à cette situation?
Sûrement pas. Il a pour objectif d’inciter les internautes à consulter régulièrement notre blog mais il n’a pas vocation à concurrencer les médias qui ont un lectorat important. Faut pas rêver. Par contre, nous ne connaissons pas de festivals qui possèdent de blog et, donc, qui aient une activité web visible toute l’année. De plus, les blogs sont relativement rares dans l’univers du jazz. Il y a celui de Jazzman, celui de Laurent de Wilde, les Allumés du Jazz. Mais c’est très peu, notamment lorsqu’on compare avec les musiques électroniques. Il nous semble donc qu’il y a un élément constitutif de notre identité à mettre en avant. De toute façon, ça ne peut pas être préjudiciable.

C’est sur cette interview imaginaire, et très certainement fantasmée, que nous sommes quittés et que nous nous sommes souhaités «bonne chance». Cool, non?
Gilles

09 octobre 2007

Luxe, calme et volupté

Hier soir, sur 4 niveaux, le luxueux théâtre des Champs-Élysées, était archi-bondé. Pourtant, à 30€ la place, il y avait matière à dissuasion. Effet télé? En tout cas, Manu Katché a attiré beaucoup de monde.
Dès les premières mesures d’un concert dont le registre fut d’un bout à l’autre entre cool et balade, on reconnaît «November 99», groove feutré entre Marcin Wasilewski (p), Slawomir Kurkiewicz (cb) et Manu Katché (d), trio, que viendront, ensuite, enrichir Trygue Seim (s) et Mathias Eick (tp). Y a pas à dire: Manu Katché a été à l’école Garbarek. D’ailleurs, il revient d’Oslo et ce n’est pas un hasard si la tournée est passée par la Scandinavie. Un solo de batterie très démonstratif sera la seule et relative concession à la flatterie car, derrière l’apparente simplicité de chaque morceau, il y a une multitude de gestes. Du 3e étage droite, on perçoit ceux du batteur. Sa frappe, sèche, supporte chaque morceau, les autres instruments développant thèmes et harmonies. Quant aux applaudissements, ils frisent l’ovation. Les deux rappels, l’un pour la forme, l’autre pour le plaisir, tandis que bon nombre de spectateurs sont debout, lèvent toute ambiguïté possible: c’est un franc succès. D’ailleurs, Manu Katché nous avoua que, dans la communion entre public et musiciens, il y a «quelque chose d’orgasmique» … Tant que ça ?!
Gilles

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06 octobre 2007

Festival de jazz "Côté Bistrot" à Sarlat

A quelques portées musicales de Souillac, La Couleuvrine nous offre 10 jours de jazz du mercredi 10 au samedi 20 octobre. Blues, Jazz-Rock, Gospel, Swing, Latin Jazz, tout y est, La Saint Roch, orchestre de rue a ouvert le chemin du jazz ce matin à 10 heures sur le marché sous les bravos des oies du Périgord. Programme sur http://www.la-couleuvrine.com/fr/cotebistrot.htm#

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05 octobre 2007

All blacks or all whites

Nos nationaux contre les All Blacks

avec dans le rôle des uns l'ONJ Tortiller et dans le rôle des autres le Sun Ra Arkestra immortalisé par Alan Nahigian

Assurément jazz rock

Quelqu’un m’aborde pour savoir qui je suis venu voir: Le Lann ou Top? Jazz ou rock? Trompette ou basse? C’est en effet une formation à deux têtes, jusque dans l’intitulé (Eric Le Lann et Jannick Top Quartet) et mon interlocuteur a un penchant net pour Le Lann. Ils se connaissent depuis vingt ans et ce sont, ai-je compris, des amis intimes.
Avec lui, Jannick Top, cuir noir, lunettes noires, tête ronde et rasée, genre biker. Basse électrique fender. Yeah! C’est l’école Johnny? France Gall? A la batterie, cheveux longs et noir vêtu, Damien Schmidt, frappe tonique, rock mais prétentieuse, à l’image des loopings qu’il fait subir régulièrement à ses baguettes. Il y a de l’esbroufe dans son jeu et mon voisin, à la pause, confirme. Lui aussi trouve qu’il se la raconte. Le guitariste semble plus simple. Son jeu n’en est pas pour autant moins réservé et les chorus qu’il délivre avec sa stratocaster rappellent feu-UZEB. Et puis il y a Eric Le Lann, pantalons noirs, chemise noire, cheveux gris. Pas du genre «m’as-tu-vu». Dans cet environnement rock, sa trompette me fait penser à Truffaz et, bien sûr, à Miles Davis. Peut-être cette connotation cool urbain?

Gilles

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03 octobre 2007

Good Mood

Les balcons, les dorures, le feutre pourpre du théâtre de l’Athénée constituent un écrin tout à fait approprié pour le Tryptik de Jean-Paul Céléa, François Couturier et Daniel Humair qui y revisitaient lundi dernier des pièces de Malher, Beethoven, Britten, Surman, Kühn… Mais c’est le terme «revisite» qui me semble discutable. Que penser en effet de «Ludwig»? Piano et contrebasse à l’unisson, à la fois métronome et harmonie, tandis que Humair, baguettes, balais, cymbales, improvise. Revisite donc ou prétexte à un long chorus à la tonalité dramatique. Humair avoua (mais qui peut y croire sérieusement?) une méconnaissance de la culture classique et la convocation d’Ornette Coleman, initiateur de l’improvisation collective, rend d’abord compte de leur complicité. Bref… Humair improvisait. Et puis qui reste de marbre face à son jeu reconnaissable entre mille?
Il faut toutefois se garder d’un travers dangereux: il n’y avait pas surreprésentation du batteur. Que l’album soit signé par les trois musiciens, présentés dans l’ordre alphabétique, n’est pas une concession à une posture faussement modeste. D’ailleurs la FNAC (agitateurs au mieux modérés) répertorie l’album à Céléa. Et puis le livret insiste : «Ces trois-là… Comme trois fois un. Ou une fois trois». Enfin «Tryptik», ça résonne comme la fusion des trois instruments.
Terminons donc par «Canticle with Response» de John Surman (qui participe par ailleurs à un trio avec Jean-Paul Céléa et Daniel Humair). D’abord des accords graves au piano que la ligne de basse et la batterie viennent superposer dans un tempo très lent. Grave et lent… Il y a quelque chose d’une marche funèbre. La contrebasse de Céléa vient ensuite choruser sur le piano plus haut de Couturier et les sons percutés d’Humair.
Délicieux.

P.S.: Jean-Paul Céléa et Martine Palmé me donnent l'occasion d'un clin d'oeil admiratif pour le trio Jean-Paul Céléa (contrebasse), Dave Liebman (sax) et Wolfgang Reisinger (d).

Gilles

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02 octobre 2007

La nouvelle formule du chef Bergerot

Jazz Magazine aussi s'est refait une beauté, saluons sa nouvelle maquette, sa jazzosphère, ses plumes, son encre violette et une amicale bienvenue au nouveau rédac chef Franck Bergerot qui a été transféré pendant la trêve ! L'aéropage de passionnés de Souillac en Jazz transmettent à celui de Jazz Magazine leur passion du jazz ........
Robert

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01 octobre 2007

Première fois

On l'avait vu cet été à Africajarc mais il avait été malheureusement effacé par Abd el Malik qui n'avait, à notre goût, laissé aucune place aux musiciens. Aussi n'y avait-on pas consacré de post. Samedi, il se se produisait à Auvers sur Oise en trio acoustique avec Darry Hall à la contrebasse et Laurent Robin à la batterie. C'était donc une double occasion: voir Laurent de Wilde et, en particulier, dans une formation acoustique. Car son nom est étroitement associé à l'électro-jazz, au point qu'il en est, avec Marc Moulin ou encore No Jazz, une figure emblématique.
Le trio piano basse batterie s'est révélé être une formation d’une redoutable efficacité et le concert marqué par l’énergie, la rapidité, la tonicité. Nous avions la chance d’être au premier rang d’une salle comble, juste devant le ballet des baguettes et balais de Laurent Robin au frappé délicat. Un spectacle fascinant se dessine sous nos yeux. Les dialogues piano basse tissent des mélodies autour de recherches de sonorités et de rythmes : Laurent de Wilde pratique avec bonheur l’art de l’ellipse. De plus, acoustique ne signifie pas nécessairement classique et c'est en étouffant les cordes du piano qu'il commençait ce concert pour donner un époustouflant "The Present" qui ne laissait qu'une seule question non réglée: allaient-ils nous amener avec la même intensité jusqu'au bout de presque deux heures de concert. Or, entre Laurent Robin, batteur-percussioniste, et Darry Hall, génial contrebassiste qui accompagne son jeu de mimiques généreuses, on allait être comblé: piano à queue aux relents techno, lignes de contrebasse percutantes, batterie folle ont alimenté une complicité forte pour une musique qu'on découvrait avec d'autant plus de satisfaction que nous avions été frustrés lorsque nous l'avions vu seulement accompagnateur.
On peut retrouver l'actualité relative à Laurent de Wilde sur son site et sur son blog.

MF et Gilles

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