11 septembre 2007

That is the Question

La presse, les affiches, les têtes de gondoles à la FNAC… tout annonce la sortie de la Radiolina, le nouvel album de Manu Chao. Mais c’est la démarche du chanteur qui semble constituer, fondamentalement, une nouveauté. Libé (04/09/07) l’annonce : cet album est téléchargeable gratuitement et légalement depuis le site de l’artiste. Cette démarche fait le postulat que «le téléchargement illégal est inévitable» et Manu Chao semble «s’engager dans un nouveau rapport à Internet, utilisant son site comme une radio qu’il alimente régulièrement de nouveaux titres». Steve Coleman, l’un des trois saxophones auxquels l’édition 2007 de Jazz à la Villette a donné carte blanche, a adopté cette démarche depuis plusieurs années. Mais celle de Manu Chao prend une autre dimension car, en même temps, Prince, dont la presse salue le retour sur scène, fait distribuer ses disques lors de ses concerts ainsi qu’aux lecteurs du Mail on Sunday en Angleterre. Pour Télérama (n°3008), «Prince donne une idée de ce que pourrait être le musicien de demain : un homme d’affaire multicarte qui gère son image comme une marque» et lui décerne le titre du «roi du marketing». Certes les démarches de Manu Chao et de Prince ne sont pas identiques mais elles permettent de poser les mêmes questions quant à la place du disque et du musicien dans un système qui fait coïncider commerce et technique. Le lendemain Libé annonce que, en fait, seuls des extraits de la Radiolina sont en ligne et non téléchargeables.
Zut et re-zut. Puisque le postulat de départ est erroné, toute notre réflexion est erronée. Mais, malgré cette bourde, tant les défenseurs que les détracteurs du droit d’auteur semblent inévitablement devoir, un jour, poser la question et, éventuellement, envisager des alternatives. Peut-être que Manu Chao en passera alors par le scénario décrit par Libé ?

Gilles

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