11 février 2007

Soirée blues au cinéma l'ABC, films et concert

Samedi soir 3 février, soirée blues au cinéma ABC à Toulouse : deux films et un concert. Marc Oriol organise la soirée : il présente deux documentaires qu’il a réalisés et chante des blues de sa composition, accompagné de son harmonica, de sa guitare à une corde et d’une petite percussion. Des textes émouvants, d’actualité qui dévoile la réalité de La Nouvelle Orléans. Avec son accent occitan, avec sa petite voix chantant en français, Marc Oriol arrive à éveiller l’émotion du blues, paroles et musique associées pour dénoncer l’incurie des pouvoirs publics et les injustices.

Le premier film, un court métrage sur la ville de La Nouvelle Orléans après le passage de l’ouragan Katrina (New Orleans après l’ouragan) rassemble des images qu’il avait prises pour faire des repérages mais qui prennent du sens par les commentaires de quelques musiciens que Marc Oriol a rencontrés. Ce film aurait pu s’appeler « la dévastation » tant ce mot revient dans la bouche des interlocuteurs et dans les images de la ville. Tout est dénoncé : la faillite du système lors de la catastrophe et la faillite du système pour la reconstruction. L’État est même soupçonné tout faire en sorte de ne pas vouloir reconstruire les quartiers où reviendrait une population pauvre, indésirable dans une ville qui vit du tourisme. Pourtant une musicienne insiste : si les habitants ne reviennent pas c’en est fini de la musique de la Nouvelle Orléans. Il est évident qu’au moment du tournage, mai 2006, la plus grande partie de la ville est un tas de décombres, que la plupart des maisons ne sont pas habitables.

Un blues chanté par Marc Oriol déplore cette catastrophe et nous enchaînons sur un documentaire qu’il a réalisé auprès d’une musicienne guitariste et chanteuse Jessie Mae Hemphill : Me and My guitar . C’est à partir d’images tournées récemment, Jessie Mae est morte à la fin de l’année 2006 et Marc Oriol l’avait filmée peu de temps auparavant alors qu’elle ne chantait plus, et d’images d’archives que nous parcourons l’État du Mississipi, que nous rencontrons des gens « ordinaires » - les amis de Jessie Mae -, que nous pouvons comprendre la place de la musique. C’est un voyage au plus de près de la réalité (et de la pauvreté), loin des stars, loin du tourisme que ce documentaire, avec une oreille attentive aux paroles des personnes âgées, amies de la musicienne. Une jeune infirmière improvise un blues, ressuscitant le pouvoir de ces chants.

Nous nous retrouvons ensuite autour d’un verre et d’un concert de blues. D’ailleurs pas seulement du blues, quelques boogies, de la country pour les cinq musiciens : un harmoniciste, trois guitaristes (dont Marc Oriol), un batteur et une chanteuse. Simple, convivial, un bon parcours auprès du blues de la Nouvelle Orléans.

Marie-Françoise