09 février 2007

Portal, Sclavis, Lubat, Chevillon, Echampard ou l’improvisation collective

Dans le cadre du festival Sons d’hiver, la salle des fêtes de Saint-Mandé accueillait hier soir un double concert : en première partie, Sophia Domancich, ensuite, Michel Portal Quintet. Malheureusement, la salle n’était pas à la hauteur de cette programmation. Lourdement décorée, toute en longueur, avec de nombreuses places ne donnant pas accès à l’excellence du concert, elle était, en outre, affligée d’une scène trop étroite, bordée à droite comme à gauche de longues bandes bleu-blanc-rouge.

À ces mauvaises conditions visuelles s’ajoutait une acoustique peu appropriée. Heureusement, Portal, Sclavis, Lubat, Chevillon et Echampard ont talentueusement effacé la décoration et le patriotisme débordants. Entre la clarinette-basse, le saxo alto et le bandonéon, Portal a amené les musiciens sur les chemins risqués de l’improvisation collective. Ainsi, entre la frappe nerveuse et les cliquetis métalliques d’Echampard ou, encore, le jeu délirant de Lubat, viennent se mêler les clarinettes-basse qui nous rappellent, dans un génial mélange, le free, le folklore, la complexité des compositions et l’écoute des autres instruments. Car improviser suppose d’anticiper là où les musiciens s’emmènent les uns les autres. Motifs répétés, cassures nettes surprennent comme la capacité du quintet à rebondir à l’intuition de l’un d’eux.

Un bémol ? Le rappel trop court car j’y serais volontiers resté plus longtemps. Surtout que rapidement l’éclairage impose de nouveau la décoration pompeuse du lieu. Vite, partons.

Gilles

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