24 juillet 2006

RandoJazz






La journée s’annonçait chaude, mais nous étions à proximité des eaux calmes du gouffre du Blagour. Dans une relative fraîcheur matinale chacun s’affairait à la préparation de cette deuxième randonnée baignée par des airs de Jazz. Les organisateurs du festival, qui s’étaient couchés tôt pour cause de concert la veille, mêlaient leurs regards embués avec ceux un peu stressés qui attendaient les randonneurs participants. Après l’accueil et l’inscription d’usage, vêtu du T-shirt souvenir dessiné par Pierre RAVIX, le groupe débutait le parcours dans la vallée verdoyante du Blagour. Le point de vue qui domine la pisciculture marquait la première pause sous le soleil encore loin du zénith. Un repérage visuel vers Souillac confortait ceux qui tentaient de s’orienter entre vallées et viaducs. L’étape suivante se situait dans la vallée voisine du Boulet, où J.Paul FABRE, hydrogéologue, apportait toutes les informations détaillées, boîte, tuyau, et entonnoir à l’appui, pour matérialiser la relation souterraine entre les deux résurgences baptisées évent du Boulet et gouffre du Blagour. Les randonneurs apprécièrent les compétences de notre spécialiste en la matière.
Dans la montée boisée qui devait nous mener à Reyrevigne, le souffle devenait de plus en plus court. Bientôt à l’approche du four banal, les effluves de pain chaud éveillaient les appétits naissants.
Une visite de l’église Sainte Madeleine de Reyrevigne commentée par Sylvie DELCAMP et Ernest MAURY soulignait la partie patrimoine culturel de cette randonnée pédestre.
Puis dans un pré bordant l’église, chacun pouvait prendre place à l’ombre pour le pique-nique. Là, l’orchestre du BARFLY JAZZ BAND composé de 5 musiciens égayait cet entracte gastronomique bien mérité.
Vers 14h00 à la sortie du pré, Jocelyne BREDIF et Janine VIDAL offrait de l’eau fraîche pour garnir les gourdes. Le retour s’effectuait sur un parcours ombragé.
Au bout d’une heure de marche, la colonne de marcheurs opérait un ralentissement pour des raisons inconnues, mais bien vite appréciées. Une source naturelle rafraîchissait cet endroit situé au bas de la dernière montée. Roger BREDIF fidèle connaisseur des lieux, nous relatait la vie saisonnière de cette source. Nous dominons ensuite la voie de chemin de fer sur un large passage aérien. A cet endroit précis, sous son meilleur angle, un cliché du viaduc du Boulet s’imposait. Alain JALLAIS photographiait cette succession d’arches de pierre, et symbolisait ainsi le lien entre Souillac en Jazz et Les Amis des Sentiers Souillagais.
Arrivés au faîte de ce petit coin de causse sur la commune de Lachapelle Auzac, nous retrouvions nos sympathiques musiciens qui, cette fois, étaient parés d’instruments transportables. Nous demeurions en symbiose parfaite dans de telles circonstances inédites où les morceaux fabuleux de Mezzrow, Bechet, Ellington, et même Brassens nous faisaient vibrer à l’ombre des chênes.
Une descente rapide terminait cette magnifique randonnée que notre Président André REINICHE et nous même voulons réitérer l’été prochain.
Un concert de Gospel devait conclure, sous les applaudissements nourris, le festival « Souillac en Jazz 2006 » que Robert PEYRILLOU Directeur artistique souhaite fructueux en 2007.


Jean Pierre BARATAUD (Amis des Sentiers Souillagais)

23 juillet 2006

La dernière Jazzette...

Ouf, voilà la jazzette du dimanche avec son cortège d'approximations et de coquilles...

N°54 - Dimanche 23 Juillet

A l'homme au chapeau, chapeau !











Au premier plan, un homme noir, chapeau sur la tête, assis, souffle dans un saxophone. En arc de cercle, autour de lui, un pianiste, un batteur, un contrebassiste et quatre hommes en robe blanche et coiffe ornée. Surprise des rencontres car, entre le blues, musique américaine, et sa cousine marocaine, s’est constituée une osmose.
Sur les rythmes obsédants des percussions gnawa, le quartet de Shepp laisse filer des phrases, brèves, longues, torturées, dissonantes. La voix d’Abdellah el Gourd, le maalem, vient comme une incantation à laquelle répond le saxophone d’Archie Shepp. Et voici que les trois autres gnawa dansent et viennent, accroupis, puiser leur énergie pour, ensuite, bondir.
Danse et musique comme une onde infinie. Surprise encore lorsque Archie Shepp invite Mina Agossi pour une interprétation de Ruby my Dear de Monk. Surprise enfin quand Shepp se transforme en vieux bluesman, la voix cassée, sacrée, et prêche au public capté qui danse sur les côtés de la place, incline la tête au rythme des morceaux, marque le tempo.
Quelquefois, dans ce continuum musical, Mama Rose nous rappelle que Shepp est une légende authentique et que l’accueillir, ici, est un honneur. Tendresse et « Révolution ! », blues et gnawa, professionnalisme et voyage constituent les éléments du voyage et du rêve. Blues, gnawa, réminiscences free et plein de couleurs.
En fin de concert, Mina Agossi nous a donné neuf mots pour composer ce bref compte-rendu. Les retrouverez-vous ?

22 juillet 2006

Photoblog

Photographe discret et talentueux, Olivier Soulié suit le festival depuis plusieurs années, retrouvez son travail (dont les 4 photos ci-dessous) sur son blog.




Jazzettes encore


Mise à jour avec la mise en ligne des Jazzettes de vendredi et samedi , disponibles en format PDF pour téléchargement :

N°52 - Vendredi 21 juillet
N°53 - Samedi 22 juillet

Cinq garçons dans le vent












« Parlez des émotions, c’est tout ce qui compte. » nous conseille Louis Sclavis...
Que sont les mots quand il ne s’agit pas de raconter mais d’évoquer, de recréer l’émotion ? Celle, celles provoquées et nourries par une prestation sans entracte, flot continu de musique. Ou plutôt de musiques, suggestions ininterrompues qui multiplient les changements de directions, comme des lacets, cascades et remous qui se succèdent. La recherche pour briser les conventions est active, animée par l’improvisation tout en nous laissant des accroches par des lignes mélodiques. L’improvisation est bien ici l’élément moteur de la création puisque à la question « Qu’allez-vous jouer ce soir ? », Louis Sclavis comme Bojan Z répondent qu’ils n’en savent rien : « Ça se fera sur scène». Le groupe invite donc le public à vivre leur voyage en simultané, en direct ; c’est ainsi que le live devient unique et nécessaire.
Tout au long du concert, les émotions qui naissent des phrases envoûtantes, surprenantes, frappantes de Michel Portal sont soutenues par l’ensemble des musiciens du quintet. Michel Portal qui initie, provoque, suggère, écoute, sourit, tend la main, répond, qui sait où tout cela mènera, en fin de compte. Les musiciens acceptent le défi avec délectation et la contrebasse devient instrument mélodique quand Bruno Chevillon introduit un morceau en plaçant le thème. Éric Échampard à la batterie assume lui toujours le rythme et, disponible et inventif, puissant, il sait rester discret... au bon moment ! Quant à Louis Sclavis, il fait encore une fois preuve d’une technique irréprochable au service de l’improvisation et son chorus long et puissant dans le morceau de rappel nous coupe le souffle. Le piano de Bojan Z, parfois purement rythmique ou simple accompagnement, est là, et c’est avec un immense plaisir que nous retrouvons les histoires qu’il nous a racontées, mélodies construites sur sa culture personnelle et qu’il développe à nouveau. Les mêmes mais pourtant nouvelles, dont nous ne nous lassons pas, surtout que cette musique ne s’arrête pas.
Si les musiciens ne savaient pas où ils allaient avant de monter sur scène, ils nous ont bien menés quelque part : l’inspiration est venue, comme d’elle-même, sans qu’ils aient à la susciter. Sans obstacles.

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21 juillet 2006

Bœuf au Black Bar

Sur la lancée de leur formidable concert, Mina Agossi et Ichiro Onoe ont rejoint le Black Quintet sur la scène du Black Bar pour un superbe bœuf. Merci à tous !





20 juillet 2006

Mina grince, tape, rugit, gronde

Mina Agossi chante a capella, elle offre à l’abbaye un chant, simple ; elle est déjà tellement présente, cheveux sagement attachés, dans une robe africaine, envoûtante par son chant langoureux. Puis ses musiciens arrivent, le contrebassiste, le batteur et avec, les rythmes de l’Afrique. Derrière le chant plutôt classique de Mina – Closer to me – le batteur frappe à mains nues les tambours qui deviennent percussions - quel bonheur ! - le bassiste relaie les tambours et c’est l’Afrique qui nourrit la musique, qui appelle Mina à chanter à son tour syncopé, qui se joue des tempos, accélérés, musique insatiable, intarissable, puissante.
Ensuite Mina raconte, ses mots très articulés s’étirent, des onomatopées remplacent subrepticement le texte, et c’est encore l’Afrique qui pointe son nez. Amusant, puis intéressant, envoûtant aussi, le jeu d’Eric Jacot, qui enregistre sa phrase jouée à l’archet puis improvise, de plus en plus fort, de plus en plus puissant jusqu’au tournis, poussant Mina à se lancer à son tour dans un chant fascinant, sans pause ni répit, jusqu’au dernier mot. Mais c’est la voix de Mina Agossi qui jubile, voix qui cherche tous les possibles, voix grave et rauque, voix suave et caressante, voix surprenante toujours. Mina lance les vocalises, voix lisse ; voix rugueuse, elle grince, tape, rugit, gronde. Oui la guitare de Jimi Hendrix est là, vocale, saturée, suave, chantée. Souvent en dialogue avec ses musiciens, totalement associés au spectacle, la chanteuse prend le public sous son charme, avant de partir clopin-clopant dans une image magique sous l’abbaye illuminée.


L'angoisse de la batterie

Quand la batterie n'attend plus que son batteur...

La tablée des joyeux bénévoles

De 30 à 50 bouches voraces à nourrir suivant les repas ! Ambiance assurée...

Ecoutez Mina

Un peu de son avec une jam session de Mina Agossi sur le thème Ghost of Yesterday


Source photo

De saines lectures !


Les 3 premières Jazzettes (le journal du festival) sont disponibles en format PDF pour téléchargement :

N°49 - Mardi 18 juillet
N°50 - Mercredi 19 juillet
N°51 - Jeudi 20 juillet

En plein air

En dépit de légères incertitudes météorologiques, le concert de Mina Agossi aura bien lieu en plein air sur la place Pierre Betz. L'installation commence devant l'abbatiale.


A Pinsac sur un air de banjo

La pluie a chassé Nicolas et Nicolas qui se sont produits à Pinsac hier soir dans une salle des fêtes pleine de charme à l’ambiance surchauffée. Un public bon enfant et prêt à accueillir la musique, les histoires, les chansons racontées avec passion par Nicolas, l’homme mûr, et accompagné tout en douceur et sensibilité par Nicolas, l’homme jeune, discret et poète, mais qui sait apporter humour et dérision.
Ces deux artistes que seul l’âge sépare ont été chaleureusement applaudis par un public conquis. Ils nous ont fait voyager dans le temps et dans le monde, au rythme des pulsations du banjo. Une belle soirée rafraîchissante malgré la chaleur, un bouquet de vie, de joie, de sourires et d’enrichissement culturel.

Samba e Cinema

Dans la salle, la guitare, le saxophone et le washboard de Bertille Frétille se glissent entre les rangs de fauteuils pour un petit concert qui précède la projection du film Maria Bethânia.
Tous les spectateurs sont venus pour la musique, et certains «car c’est en V.O. pour entendre parler et chanter en brésilien» ou «je chante dans une école de musique des airs de Chico Buarque et de Vinicius de Moraes. Je ne voulais pas rater ce film.»
Voyage au plus près des plus grands de la musique brésilienne.

19 juillet 2006

Choix cornélien...

Pour la soirée, ce sera cinéma (climatisé !), avec la projection de Maria Bethania



ou concert avec "Nicolas et Nicolas" dans la salle des fêtes de Pinsac, dans la douce moiteur du début de soirée.

Mina Agossi


Avant de découvrir Mina Agossi en concert demain soir à Souillac, écoutez un morceau en mp3 grâce au site de Strada Prod.