10 septembre 2006

William Parker & Curtis Mayfield

Au Cabaret Sauvage, le contrebassiste William Parker, qui se produisait jeudi dernier avec Hamid Drake (batterie), Lewis Barnes (trompette), Darryl Foster (saxophones ténor et soprano), Dave Burrel (piano), Leena Conquest (voix et danses), avait invité Amiri Baraka (voix), peut-être plus connu sous son nom d’état civil Leroi Jones. Cette soirée, intitulée « The Inside Songs of Curtis Mayfield », fut un moyen terme entre soul et jazz et constitue le premier projet total de William Parker consacré à un autre musicien. Dès les premières mesures, le band acquit le public de la Villette qui se retrouvera, debout, frappant des mains à tout rompre, pour exiger que la soirée ne finisse pas comme ça. Ce rappel, bien au-delà du cérémonial rituel, fut à la mesure du concert : dynamique. Pour Parker, « on ne peut contrefaire une musique. On peut seulement en ramasser les fils et commencer à coudre une nouvelle tapisserie ». D’où la nécessité de « plonger dans le “Tone World” » de Curtis Mayfield. Les chansons de Mayfield, revisitées par William Parker, étaient étirées, avec des chorus free, soul, envoûtants. Ces prestations, possibles car le band s’est effacé devant la musique, ne cédaient en rien à la facilité ou la démagogie.
« The Inside Songs of Curtis Mayfield » faisait appel à la musique, à la poésie (d’Amiri Baraka et de Leena Conquest) ainsi qu’à la danse (Leena Conquest). Ce spectacle total, admirablement emmené par William Parker, s’est terminé au bout de deux heures, public effervescent, rappel intransigeant et artistes généreux. Signe qui ne trompe pas : le stand de vente de CD fut pris d’assaut. Inoubliable.

Gilles

02 septembre 2006

J. C. est mort !


New York, 1967, J. C. est mort. C’est l’occasion de revenir sur l’histoire d’une rencontre. Arrivé d’Afrique avec quelques disques de Fats Waller et de Duke Ellington, il découvre avec son ami Steevy cet incroyable musicien qu’est J. C. Pourtant, le succès n’est pas au rendez-vous, la salle se vide et, à la fin du morceau, quelqu’un crie : « ça t’apprendra ! ». Ils se retrouvent tous les trois devant quelques bières jusqu’à ce que J. C., après moult anecdotes et considérations métaphysiques, quitte l’appartement et disparaît plusieurs mois. Il reviendra alors pour époustoufler ce public qui ne le reconnaissait pas.
Cette histoire, A Love Supreme, autour de laquelle se trouvent cinq personnages, contée, au Tarmac de la Villette, par Adama Adepoju et accompagnée par Sébastien Jarousse (saxophone), Jean-Daniel Botta (contrebasse) et Olivier Robin (batterie) vient, dans le cadre de Jazz à la Villette, comme un hommage à John Coltrane (Jésus Christ ?) et en écho au thème retenu cette année : « Black Rebels ».

Gilles